Viol par inceste à 2-3ans

Témoignage Publié le 19.02.2018

Viol par inceste

à 2-3ans

Bonjour,

Suite à une psychanalyse, j'ai contacté pendant la cure, les viols répétés (fellations, sodomie) de mon frère aîné et parrain. J'avais entre 2 et 3 ans. Mon élocution était celle d'un enfant de cet âge. La remontée des souvenirs a été une épreuve terrible qui m'a complètement bouleversée. Je sortais des séances dans un état émotionnel épouvantable, complètement détruite, avec des envies de vomir, mourir. Aujourd'hui encore je n'arrive pas à y penser sans "être prise aux tripes". Beaucoup de symptômes physiques sont apparus à ce moment de la cure et restent handicapants aujourd'hui.

J'ai eu la confirmation de la véracité des faits, par une soeur plus âgée qui a été victime elle aussi d'agressions sexuelles de la part de ce frère et qui a des souvenirs similaires aux miens notamment de maltraitance et scènes de tortures sur les plus petits que lui.

Aujourd'hui, j'ai 61 ans et malheureusement je n'ai plus aucun moyen légal d'agir. Il a ruiné ma vie car les conséquences de ses actes ont pesé lourd sur mon destin notamment par des symptômes psychologiques (dépressions à répétition, asthénie, dénarcissisation). Les victimes, d'autant plus lorsqu'elles sont très jeunes, oublient le traumatisme par refoulement et ce n'est que bien des années plus tard, lors d'un travail thérapeutique approfondi qu'elles accèdent à ces traumas violents. Il est à noter que plus le traumatisme a lieu tôt, plus il est violent, plus les dégâts psychologiques sont importants et plus la levée du refoulement prend de temps et la remontée du refoulé est effractante.

Il ne devrait pas y avoir la moindre prescription pour de tels crimes. Or, à ce jour, c'est le vide juridique le plus complet. Les victimes sont dans un besoin extrême que soit dénoncés ces actes ignobles mais se heurtent à la PRESCRIPTION. Je voudrais qu'il paie pour ce qu'il m'a fait, à moi, à ma soeur, à mes autres frères et soeurs. Que soit clairement et fortement énoncé la loi universelle : tu ne violeras point !

Mais je dois rester avec ma haine, mon désir de justice, alors je les dépose ici en espérant que d'autres victimes comme moi pourront lire ces quelques lignes et partager un peu de cette douleur.