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Phelenix
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Alors je suis enfermée dans mon corps. Alors je sais ENFIN de quoi je souffre. TOUT. JE SAIS TOUT. TOUT. TOUT. TOUT. Grand dieu, j'ai accès à tout ça y est. Entièrement TOUT. Soulagement. Libération. TOUT. JE SAIS TOUT. TOUT TOUT TOUT TOUT. J'ai tout compris. J'ai trouvé.
J'ai compris ma vie ce matin.
Suite au viol, désemparée au plus extrême des niveaux, en souffrance physique et psychologique dissociée, dans la terreur que Papa soit assassiné ou meure de chagrin s'il apprenait pour le viol, j'ai choisi le mécanisme le plus ultime pour camoufler mon agonie intérieure: j'ai figé et glacé mon corps pour les 20 ans qui ont suivi. Et j'ai fait tout cela dans l'instinct de survie sans aucune connaissance consciente en psychologie.
Je me suis placée devant le miroir et j'ai regardé dans le miroir parcourue de spasmes dans une transe, j'ai répété 'Je dois oublier, ça n'est jamais arrivé' J'ai verrouillé ma mémoire des faits pour me permettre de souffrir sans ressentir l'agonie, puis là je me suis retrouvée avec un corps flasque et très problématique. Alors j'ai mis en place un deuxième mécanisme de sauvegarde, j'ai appris à utiliser chaque muscle, chaque sourire, chaque mot, chaque variation du ton de la voir pour simuler. Simuler l'émotion de joie; Simuler l'émotion de colère. Simuler l'émotion de détente, de bien-être.
A force année après année, décennie après décennie, la boîte à horreur est restée à peu près scellée, je l'ai oubliée, ma persona a pris le relais. Faux sourires. Véritable agonie intérieure et palpable dans la solitude et l'inactivité à un degré insupportable.
Alors j'ai mis un troisième mécanisme de survie en place, m'occuper les mains et l'esprit, j'ai saisi en CE1 à bras le corps l'occupation des études, je me suis lancée à corps perdu (ironie de l'expression) dans l'apprentissage, en quelques mois investissant toute ma pulsion de vie compulsivement dans le travail pour ne justement pas avoir à me retrouver désoeuvrée et donc en contact mental avec l'agonie j'en suis venue à faire le programme de l'année en quelques mois, mon instit à voulu me faire passer en CE2 dès les premiers mois. Refus de mon père.
L'ennui s'est installé en cours me faisant ressentir l'agonie dans mes moments de désoeuvrement; Désespérée, j'ai mis un 4ème mécanisme de protection en place, la rêverie hypnotique; En cours m'ennuyant désormais absolument, j'ai commencé à m'inventer des histoire de fiction d'enfant qui me permettaient d'être là en cours tout en ne ressentant pas l'agonie occupée que j'étais à imaginer les moindres détails de mon univers de fiction mentale pour me tenir occupée. Cette occupation de rêverie mentale, ce 4ème mécanisme m'a sauvé la vie et condamnée un peu plus à vivre avec mon secret.
Les années ont passé, en cours je sautais toujours avidemment sur les savoirs que j'absorbais trop vite et après la rêverie prenait le relais comme mécanisme d'occupation pour éviter de ressentir l'agonie qui s'échappait de la petite boîte enfouie avec le secret du viol.
Les années ont passé. J'ai commencé à vouloir aimer. Je suis tombée amoureuse. J'ai voulu me libérer de l'armure pour connecter avec le petit garçon que j'aimais. Mais la boîte noire était là, j'ai pensé à lui parler, lui dire à lui pour le viol. Je ne pouvais pas parler aux adultes mais à lui, si.
Il est décédé au bout de quelques mois dans un incendie. Ma boîte s'est ouverte, je me suis sentie mourir à l'intérieur, mon amour est mort dans l'incendie et je suis restée avec mon agonie, mon armure et la douleur de son départ et l'envie de crever moi-même. Je le pleure encore.
J'ai pensé au suicide. J'ai commencé à envisager de monter très haut dans la balançoire et de me laisser retomber au sol et puis ainsi soulager ma vie de malheur de façon radicale.
Je ne l'ai pas fait parce qu'un père m'a rappelé à la vie. Il est venu au bout du jardin, il m'a regardé avec un sourire plein d'amour, j'ai pas trouvé la force de le faire, j'ai culpabilisé de mourir. Si je mourrais, il s'en remettrait pas. Pour lui je suis restée vivante. J'ai pleuré seule au bout du jardin. Personne ne m'a vue.
Les années ont passé. J'ai commencé à supporter de moins en moins la protection des mécanismes quand sont arrivés les premiers émois amoureux. De ne pas pouvoir connecter avec mes pairs émotionnellement à cause de tout ça c'était une torture.
Pour m'occuper, je me suis réfugiée dans le savoir parce qu'au collège j'avais accès à un nombre de libres illimités donc ça compensait la douleur de devoir rester seule à cause de mes secrets. En parallèle j'étais très valorisée socialement comme excellente élève alors ça apportait UN PEU d'estime.
Mon corps a commencé à grossir. J'ai senti que la nourriture apaisait assez efficacement ma faim d'amour relationnel, que je ne pouvais assouvir comme je cadenassais mon secret dans les mécanismes. Je me suis effondrée dans la nourriture, 5ème mécanisme.
Je suis passée au lycée, j'ai eu envie de faire l'amour là où je ne pouvais déjà pas embrasser. La dépression s'est installée, l'implosion intérieure. Et toujours l'amnésie induite, je ne me rappelais pas de la boîte noire, je la sentais, l'agonie mais sans savoir 'pourquoi j'agonisais'
Tentatives de suicide pour me soulager. Enchaînement d'anxiolytiques, thérapies, TS. Déscolarisation. Refuge dans la rêverie, je sauve le monde, hyperempathie pour toutes les causes humanitaires dans ce monde, végétarisme. Explosion intérieure. Confusion et perte de repères. Incompréhension du POURQUOI la douleur je la vomis nuit et jour.
Et une réponse que je m'AUTOINFLIGE: je suis bipolaire, je suis malade, voilà.
Je brandis le BIPOLAIRE. J'essaie de prouver que je le suis, je le pense vraiment même si quand même certains symptômes ne collent pas. Je le dis à la psy. Elle n'infirme pas. Ne confirme pas. Je le dis à mes parents. 'Mais non tu n'es pas malade, tu as juste des difficultés mais c'est tout.'
Je me suicide de nouveau.
Je tombe amoureuse de mon premier ex. En ligne. Je veux faire l'amour avec lui. Il est dissocié aussi. Dans l'hypercontrôle à sa manière. On fait l'amour, je deviens une femme. Il est plus gentil pour moi que la plupart des gens. Il me fait des cadeaux. Il est gentil. On s'apprend nos cultures, je parle sa langue couramment très vite. On s'absorbe l'un l'autre vit ensemble unis fusionnels. 30 heures de téléphone. Téléphone dans le bain. On se voit peu. 10000 kms. On s'aime 7 ans. On se déchire. Ma folie me rattrape. Menaces de me suicider. Sa dépression le rattrape.
Je survis. Des années. J'obtiens mes diplômes avec mention sans efforts parce que mécanisme numéro 3 est toujours là vivace. Absorption des connaissances et savoirs qui masque l'agonie. L'agonie grandit, je suis enfermée fortement dans mon corps. J'ai des échanges transférentiels avec trop de personnes d'un coup je suis prof, des centaines de personnes par jour. J'explose. Trop d'amour, trop de joie, trop de douleur, trop de compassion, trop de gratitude, devant tout cet amour, cette bienveillance je me sens assez forte pour dire 'mes amis, regardez l'horreur en moi, aidez moi à l'extraite, à genoux, je vous le demande, par pitié, sauvez moi, aidez moi'
J'explose. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, la vie qui veut se libérer enfin, le secret qui veut se dire, je suis perdue, je ne parviens plus à travailler et hyperapprendre, je veux vivre, rigoler, être joyeuse et cool, faire l'amour, avoir des amis, j'ai 26 ans. Je perds pied.
Je vais voir mon père pour lui dire que ma mère nest pas gentille avec moi qu'elle me 'viole' mais la seule chose qui sort fulgurante imprévisible que je parviens pas à refouler au point que même plaçant en réflexe de refoulement mes mains sur ma bouche les mots se prononcent quand même bien audibles de mon père dans un hurlement déchirant, j'explose de pleurs de la détresse la plus absolue là pendant quelques secondes tous les mécanismes, toutes les digues cèdent et je hurle en transe sanglotante et désespérée dans l'agonie à mon père livide 'ET IL M'A VIOLEE ENCORE ET ENCORE. IL M'A VIOLEE. ENCORE. ET ENCORE. ET ENCORE.' Ma voix saccadée par le 'encore' du viol, je ressens les coups du viol, les saccades de destruction. Là devant Papa j'ai 27 ans. Je viens de complétement lui révéler ce que j'ai subi. Je suis choquée catastrophée par ce qui vient de sortir de ma bouche.
Je ne comprends pas. Ma mère ne m'a pas 'violée', elle se met nue et me met des mains sous la jupe. Ce n'est pas un viol. Je reste figée. Choquée. Je ne comprends plus rien. Je voulais dire à mon père en sous-entendant le nom de ma mère que quelqu'un m'avait agressé qu'il connait et pour qu'il me protège. Et sort ce cri du coeur agonisant. Je ne comprends pas. Papa me hurle les yeux dans les yeux tenant ma tête dans ces mains 'Je te crois, bon dieu, dis moi qui c'est.'
Je reste figée. Mutique. Je ne comprends pas ce qui vient de sortir de ma bouche. Qui m'a violée. Je cligne des yeux. Sors de l'hypnôse. Me ramène. J'ai honte. Ma mère je me débrouillerai avec. J'ai besoin de mon père, le voir régulièrement et parler de choses positives voilà. Dans un réflexe désormais naturel depuis plusieurs décennies, je remets mon masque de normalité et prétends que je suis folle et fatiguée en ce moment que je raconte n'importe quoi. Il m'engueule, me dit qu'il ne veut plus me voir si c'est pour 'se taper ça' et me donne sa tranche de jambon 'tiens si tu en veux tu peux la manger moi j'en ai déjà eu, si ça te fait plaisir je te la donne (en plus)'
Voilà ma vie. Elle est claire devant mes yeux aujourd'hui et je peux désormais parler aux médecins en conscience. Je sais de quoi je souffre.
J'ai compris ma vie ce matin.
Suite au viol, désemparée au plus extrême des niveaux, en souffrance physique et psychologique dissociée, dans la terreur que Papa soit assassiné ou meure de chagrin s'il apprenait pour le viol, j'ai choisi le mécanisme le plus ultime pour camoufler mon agonie intérieure: j'ai figé et glacé mon corps pour les 20 ans qui ont suivi. Et j'ai fait tout cela dans l'instinct de survie sans aucune connaissance consciente en psychologie.
Je me suis placée devant le miroir et j'ai regardé dans le miroir parcourue de spasmes dans une transe, j'ai répété 'Je dois oublier, ça n'est jamais arrivé' J'ai verrouillé ma mémoire des faits pour me permettre de souffrir sans ressentir l'agonie, puis là je me suis retrouvée avec un corps flasque et très problématique. Alors j'ai mis en place un deuxième mécanisme de sauvegarde, j'ai appris à utiliser chaque muscle, chaque sourire, chaque mot, chaque variation du ton de la voir pour simuler. Simuler l'émotion de joie; Simuler l'émotion de colère. Simuler l'émotion de détente, de bien-être.
A force année après année, décennie après décennie, la boîte à horreur est restée à peu près scellée, je l'ai oubliée, ma persona a pris le relais. Faux sourires. Véritable agonie intérieure et palpable dans la solitude et l'inactivité à un degré insupportable.
Alors j'ai mis un troisième mécanisme de survie en place, m'occuper les mains et l'esprit, j'ai saisi en CE1 à bras le corps l'occupation des études, je me suis lancée à corps perdu (ironie de l'expression) dans l'apprentissage, en quelques mois investissant toute ma pulsion de vie compulsivement dans le travail pour ne justement pas avoir à me retrouver désoeuvrée et donc en contact mental avec l'agonie j'en suis venue à faire le programme de l'année en quelques mois, mon instit à voulu me faire passer en CE2 dès les premiers mois. Refus de mon père.
L'ennui s'est installé en cours me faisant ressentir l'agonie dans mes moments de désoeuvrement; Désespérée, j'ai mis un 4ème mécanisme de protection en place, la rêverie hypnotique; En cours m'ennuyant désormais absolument, j'ai commencé à m'inventer des histoire de fiction d'enfant qui me permettaient d'être là en cours tout en ne ressentant pas l'agonie occupée que j'étais à imaginer les moindres détails de mon univers de fiction mentale pour me tenir occupée. Cette occupation de rêverie mentale, ce 4ème mécanisme m'a sauvé la vie et condamnée un peu plus à vivre avec mon secret.
Les années ont passé, en cours je sautais toujours avidemment sur les savoirs que j'absorbais trop vite et après la rêverie prenait le relais comme mécanisme d'occupation pour éviter de ressentir l'agonie qui s'échappait de la petite boîte enfouie avec le secret du viol.
Les années ont passé. J'ai commencé à vouloir aimer. Je suis tombée amoureuse. J'ai voulu me libérer de l'armure pour connecter avec le petit garçon que j'aimais. Mais la boîte noire était là, j'ai pensé à lui parler, lui dire à lui pour le viol. Je ne pouvais pas parler aux adultes mais à lui, si.
Il est décédé au bout de quelques mois dans un incendie. Ma boîte s'est ouverte, je me suis sentie mourir à l'intérieur, mon amour est mort dans l'incendie et je suis restée avec mon agonie, mon armure et la douleur de son départ et l'envie de crever moi-même. Je le pleure encore.
J'ai pensé au suicide. J'ai commencé à envisager de monter très haut dans la balançoire et de me laisser retomber au sol et puis ainsi soulager ma vie de malheur de façon radicale.
Je ne l'ai pas fait parce qu'un père m'a rappelé à la vie. Il est venu au bout du jardin, il m'a regardé avec un sourire plein d'amour, j'ai pas trouvé la force de le faire, j'ai culpabilisé de mourir. Si je mourrais, il s'en remettrait pas. Pour lui je suis restée vivante. J'ai pleuré seule au bout du jardin. Personne ne m'a vue.
Les années ont passé. J'ai commencé à supporter de moins en moins la protection des mécanismes quand sont arrivés les premiers émois amoureux. De ne pas pouvoir connecter avec mes pairs émotionnellement à cause de tout ça c'était une torture.
Pour m'occuper, je me suis réfugiée dans le savoir parce qu'au collège j'avais accès à un nombre de libres illimités donc ça compensait la douleur de devoir rester seule à cause de mes secrets. En parallèle j'étais très valorisée socialement comme excellente élève alors ça apportait UN PEU d'estime.
Mon corps a commencé à grossir. J'ai senti que la nourriture apaisait assez efficacement ma faim d'amour relationnel, que je ne pouvais assouvir comme je cadenassais mon secret dans les mécanismes. Je me suis effondrée dans la nourriture, 5ème mécanisme.
Je suis passée au lycée, j'ai eu envie de faire l'amour là où je ne pouvais déjà pas embrasser. La dépression s'est installée, l'implosion intérieure. Et toujours l'amnésie induite, je ne me rappelais pas de la boîte noire, je la sentais, l'agonie mais sans savoir 'pourquoi j'agonisais'
Tentatives de suicide pour me soulager. Enchaînement d'anxiolytiques, thérapies, TS. Déscolarisation. Refuge dans la rêverie, je sauve le monde, hyperempathie pour toutes les causes humanitaires dans ce monde, végétarisme. Explosion intérieure. Confusion et perte de repères. Incompréhension du POURQUOI la douleur je la vomis nuit et jour.
Et une réponse que je m'AUTOINFLIGE: je suis bipolaire, je suis malade, voilà.
Je brandis le BIPOLAIRE. J'essaie de prouver que je le suis, je le pense vraiment même si quand même certains symptômes ne collent pas. Je le dis à la psy. Elle n'infirme pas. Ne confirme pas. Je le dis à mes parents. 'Mais non tu n'es pas malade, tu as juste des difficultés mais c'est tout.'
Je me suicide de nouveau.
Je tombe amoureuse de mon premier ex. En ligne. Je veux faire l'amour avec lui. Il est dissocié aussi. Dans l'hypercontrôle à sa manière. On fait l'amour, je deviens une femme. Il est plus gentil pour moi que la plupart des gens. Il me fait des cadeaux. Il est gentil. On s'apprend nos cultures, je parle sa langue couramment très vite. On s'absorbe l'un l'autre vit ensemble unis fusionnels. 30 heures de téléphone. Téléphone dans le bain. On se voit peu. 10000 kms. On s'aime 7 ans. On se déchire. Ma folie me rattrape. Menaces de me suicider. Sa dépression le rattrape.
Je survis. Des années. J'obtiens mes diplômes avec mention sans efforts parce que mécanisme numéro 3 est toujours là vivace. Absorption des connaissances et savoirs qui masque l'agonie. L'agonie grandit, je suis enfermée fortement dans mon corps. J'ai des échanges transférentiels avec trop de personnes d'un coup je suis prof, des centaines de personnes par jour. J'explose. Trop d'amour, trop de joie, trop de douleur, trop de compassion, trop de gratitude, devant tout cet amour, cette bienveillance je me sens assez forte pour dire 'mes amis, regardez l'horreur en moi, aidez moi à l'extraite, à genoux, je vous le demande, par pitié, sauvez moi, aidez moi'
J'explose. Je ne comprends pas ce qu'il se passe, la vie qui veut se libérer enfin, le secret qui veut se dire, je suis perdue, je ne parviens plus à travailler et hyperapprendre, je veux vivre, rigoler, être joyeuse et cool, faire l'amour, avoir des amis, j'ai 26 ans. Je perds pied.
Je vais voir mon père pour lui dire que ma mère nest pas gentille avec moi qu'elle me 'viole' mais la seule chose qui sort fulgurante imprévisible que je parviens pas à refouler au point que même plaçant en réflexe de refoulement mes mains sur ma bouche les mots se prononcent quand même bien audibles de mon père dans un hurlement déchirant, j'explose de pleurs de la détresse la plus absolue là pendant quelques secondes tous les mécanismes, toutes les digues cèdent et je hurle en transe sanglotante et désespérée dans l'agonie à mon père livide 'ET IL M'A VIOLEE ENCORE ET ENCORE. IL M'A VIOLEE. ENCORE. ET ENCORE. ET ENCORE.' Ma voix saccadée par le 'encore' du viol, je ressens les coups du viol, les saccades de destruction. Là devant Papa j'ai 27 ans. Je viens de complétement lui révéler ce que j'ai subi. Je suis choquée catastrophée par ce qui vient de sortir de ma bouche.
Je ne comprends pas. Ma mère ne m'a pas 'violée', elle se met nue et me met des mains sous la jupe. Ce n'est pas un viol. Je reste figée. Choquée. Je ne comprends plus rien. Je voulais dire à mon père en sous-entendant le nom de ma mère que quelqu'un m'avait agressé qu'il connait et pour qu'il me protège. Et sort ce cri du coeur agonisant. Je ne comprends pas. Papa me hurle les yeux dans les yeux tenant ma tête dans ces mains 'Je te crois, bon dieu, dis moi qui c'est.'
Je reste figée. Mutique. Je ne comprends pas ce qui vient de sortir de ma bouche. Qui m'a violée. Je cligne des yeux. Sors de l'hypnôse. Me ramène. J'ai honte. Ma mère je me débrouillerai avec. J'ai besoin de mon père, le voir régulièrement et parler de choses positives voilà. Dans un réflexe désormais naturel depuis plusieurs décennies, je remets mon masque de normalité et prétends que je suis folle et fatiguée en ce moment que je raconte n'importe quoi. Il m'engueule, me dit qu'il ne veut plus me voir si c'est pour 'se taper ça' et me donne sa tranche de jambon 'tiens si tu en veux tu peux la manger moi j'en ai déjà eu, si ça te fait plaisir je te la donne (en plus)'
Voilà ma vie. Elle est claire devant mes yeux aujourd'hui et je peux désormais parler aux médecins en conscience. Je sais de quoi je souffre.