Nous avons contacté les organisateurs et donné les chiffres de notre sondage ipsos pour qu'ils parlent de l'inceste. On nous a répondu par la négative. On ne parle pas de chaque maltraitance spécifiquement. " Il s'agit plutôt
d'avoir une réflexion sur l'attitude de manquement au bien être des
enfants en général." Pourtant ils ont parlé de la violence physique et des décès d'enfants. L'inceste ne serait-il pas politiquement correct pour ce genre d'événement?
Voici notre échange de mails avec la chef du comité scientifique Anne Turz. Précisons que nous n'avons jamais demandé à êtres invités et que d'autres associations ont reçu le même mail de réponse que nous :
> Chère Madame
>
> Nous avons été informés du Colloque que vous organisez le 14 juin sur les
> violences faites aux enfants. Toutefois, nous ne trouvons pas le programme
> sur internet. Pourriez-vous nous le faire parvenir ?
>
> Par ailleurs, nous ne doutons pas que l’inceste soit au programme compte
> tenu de ce que ce crime représente dans notre société, du nombre de procès
> qu’il engendre et surtout de l’absence de reconnaissance qu’il suscite.
> Nous avons publié des chiffres que nous serions heureux de partager avec
> vous. Depuis treize ans, nous luttons pour que l’inceste devienne une
> véritable cause, sorte de l’ombre, et ses victimes aussi par la même
> occasion.
>
> Vous noterez notamment dans notre sondage IPSOS 2009 ci-joint que 66% des
> français ne réagissent pas correctement devant un enfant victime, seuls
> 30% déclarent le crime aux autorités. Nous pouvons prendre la mesure du
> chemin à parcourir. Quant aux médecins, ils sont seulement 2% à signaler
> (cf : conférence de consensus 2003 FFP), c’est pourquoi AIVI a œuvré pour
> que des recommandations soient publiées par la HAS pour informer ces
> derniers sur le dépistage et le signalement d’un enfant victime. Nous
> avons participé à ces travaux qui représentent un premier pas avant de
> légiférer sur l’obligation de signalement, absente en France pour les
> médecins libéraux.
>
> L’inceste s’accompagne toujours de violences psychologiques, souvent de
> violences physiques, ses répercussions durent la vie entière (ACE Study).
> Nous sommes à votre disposition pour en parler.
>
> Bien cordialement.
>
> Isabelle Aubry, Présidente
>
> PJ / pour votre information (Mandatory credit), sondages IPSOS pour AIVI
> 2009 et 2010
>
>
> AIVI Association Internationale des Victimes de l’Inceste
> 20, rue Edouard Pailleron
> 75019 Paris
> Tél : 09 72 23 84 09
> Site : http://aivi.org
> Facebook : http://www.facebook.com/AIVIV2
> Twitter : Asso_AIVI
Bonjour,
Merci de votre mail, de votre intérêt pour le colloque du 14 juin et pour
le document joint que je vais très soigneusement lire.
Le « colloque national sur les violences faites aux enfants » qui se
tiendra le 14 juin 2013 au Sénat a pour ambition d’alerter (sur un sujet
qui reste tabou en France) des groupes de personnes bien spécifiques : les
politiques, les médias et, à travers les médias, le grand public. Ce
travail de vulgarisation de données (notamment issues de la recherche) et
de pédagogie sur les réalités de la maltraitance envers les enfants se
fera grâce aux interventions de professionnels de diverses disciplines et
de divers secteurs qui on été choisis, par un comité scientifique de
pilotage (lui-même pluridisciplinaire et pluri-professionnel) en raison de
leur compétence, leur objectivité et leur dévouement aux intérêts de
l’enfant.
Par définition, les associations sont alertées, c’est même sur cette base
qu’elles se sont créées ; nous n’avons donc pas jugé prioritaire de les
inviter compte tenu de la taille modeste de la salle et de l’afflux de
demandes, émanant notamment de professionnels de terrain. Aucune
association n’a été invitée en tant que telle ; seules quelques personnes
(3 ou 4) membres d’associations de protection de l’enfance ont fait
l’objet d’une invitation. Le colloque sera bientôt annoncé sur Internet et
les inscriptions ouvertes au public ; vous pourrez donc alors vous
inscrire.
Par ailleurs, nous entendons le terme de violence au sens large (y compris
l’abandon affectif ou les pressions psychologiques) et n’entendons pas
catégoriser les types de violences et proposer des interventions sur
chaque type de violences (sexuelles, psychologiques&hellip
. Il s'agit plutôt
d'avoir une réflexion sur l'attitude de manquement au bien être des
enfants en général.
Je suis sûre que vous comprendrez notre démarche et notre souci d'efficacité.
Bien cordialement.
Anne Tursz