Ouverture du second procès de Joël Le Scouarnec : de l’inceste impuni aux faillites institutionnelles

Communiqués Publié le 24.02.2025

24 février 2025. Le second procès de Joël Le Scouarnec, pour viols et agressions sexuelles commis sur 299 mineurs, s’ouvre aujourd’hui devant la Cour criminelle du Morbihan , prévu pour durer jusqu’en juin 2025.

L’association FACE A L’INCESTE, partie civile dans ce procès, attend de celui-ci qu’il apporte des réponses à la véritable question qui se pose : l’échec généralisé des institutions à véritablement protéger les mineurs de l’inceste et des violences sexuelles.

La Cour criminelle ne pourra pas réduire l’accusé à un prédateur en série, mais devra comprendre comment celui-ci a pu sévir autant d’années sans être arrêté plus tôt dans ses passages à l’acte multipliés.

FACE A l’INCESTE rappelle qu’elle a déposé plainte à l’automne 2022 après avoir fait l’amer constat, à la lumière des investigations du dossier, de l'incroyable défaillance des autorités en rapport avec Joël Le Scouarnec à l’époque où il exerçait la profession de chirurgien digestif, ayant facilité les abus sexuels dénoncés.

Dans sa plainte, FACE À L’INCESTE dénonçait le silence et l’inaction des établissements et autorités concernés qui n’ont mis en place aucune mesure préventive, même les plus élémentaires, comme lui interdire l’accès à des patients mineurs, alors que ces autorités avaient pourtant été alertées de la condamnation en justice de ce médecin pour détention et importation d’images pédopornographiques quelques années plus tôt.

Alors qu'un risque d’infraction sexuelle ne pouvait donc être ignoré, Joël Le Scouarnec a cependant pu continuer à exercer la médecine auprès des mineurs.

FACE A L’INCESTE est donc déterminée à ce que la Cour criminelle du Morbihan n’oublie pas de faire toute la lumière sur ces insuffisances particulièrement incompréhensibles.

FACE A L’INCESTE souhaite également montrer comment le silence sur les premiers crimes d'inceste de Joël Le Scouarnec a pu donner à ce dernier un sentiment d'impunité dans ses crimes postérieurs.

« Joël Le Scouarnec n’a pas seulement été un prédateur au sein de la société ; il l’a d’abord été au coeur de sa propre famille. Le silence de celle-ci n’a été que le premier maillon d’une longue chaîne d’impunités. Tant que les familles, la société et les institutions continueront d’ignorer la parole des enfants victimes d’inceste, nous compterons encore, par centaines et par milliers, des vies brisées. Cette affaire est l’illustration de l’échec généralisé de notre société à prendre en charge les cas d’inceste et de pédocriminalité », affirme Solène Podevin Favre, présidente de FACE À L’INCESTE et co-directrice de la CIIVISE.

Maître Laure Boutron-Marmion, avocate de l’association FACE À L’INCESTE, ajoute qu’ « il est certain que le fait d’avoir pu sévir dans sa famille au vu et au su de certains de ses membres sans qu’il ne soit stoppé, n’a pu que donner des ailes d’impunité à Joel Le Scouarnec pour passer à l’acte en dehors du cercle familial, encore et encore. Si l’inceste avait été traité à sa source, ce procès n’aurait jamais vu le jour. ».

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