4 millions de victimes d'inceste en France

Dossier Publié le 09.12.2015

Sondage Face à l'inceste /Harris Interactive : 4 millions de victimes d'inceste en France

Objectif de notre sondage 2015 : quantifier le nombre de victimes d'inceste en France

Mandatory Credit : les résultats de ce sondage sont libres de publication avec mention obligatoire : « Sondage Harris pour Face à l'inceste  ».

Méthodologie d'étude

Etude online réalisée sur le panel de Harris Interactive par système CAWI multi supports (web, mobile, tablette), au moyen d’un mail d’invitation à répondre à une enquête, renvoyant sur le questionnaire hébergé sur le serveur de Harris Interactive.

Echantillon de 929 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus.

Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Dates de terrain : du 28 au 29 Octobre 2015.

Résultats :

  • 27% des français connaissent au moins une victime d’inceste dans leur entourage.
  • Au total 6% des Français déclarent avoir été victimes d’inceste. Une proportion qui monte à 9% chez les femmes. Soit 4 millions de français.

Résultats détaillés

Près de 3 français sur 10 connaissent dans leur entourage au moins une personne victime d’inceste. Les femmes sont les plus nombreuses à déclarer connaitre une personne victime d’inceste dans leur entourage.

Au total 6% des Français déclarent avoir été victimes d’inceste soit 4 millions de personnes. Une proportion qui monte à 9% chez les femmes.

4 millions de victimes : un chiffre connu

La France ne collecte pas de données pour quantifier spécifiquement le chiffre noir l’inceste sur mineur mais plusieurs sources nationales ou internationales corroborent les résultats de notre sondage.

« Aucune enquête qui concernerait directement les enfants (et ne se contenterait donc pas d’interroger les adultes de manière rétrospective) n’a encore vu le jour. Il s’agit là hélas d’une habitude en France, pays dans lequel le statut de l’enfant est devenu misérable loin d’être une «personne», il semble plutôt être la propriété de sa famille, même si celle-ci est nocive ». 2011 : Anne Tursz, Pédiatre, épidémiologiste, directeur de recherche à l’Inserm.

2006, l’Inserm et l’Ined pour la recherche sur le SIDA : 8,8% des femmes et 2,8% des hommes soit 5,8% des 12 364 personnes interrogées par téléphone déclarent avoir subi au moins un rapport ou une tentative de rapport sexuel forcé avant l’âge de 18 ans. Enquête contexte de la sexualité en France (CSF) à l’initiative de l’ANRS.

2009, l’IPSOS pour Face à l'inceste révèle suite à un sondage par téléphone que 2 millions de français déclarent avoir été victimes d’inceste soit 3% de la population. C’était à ce jour le seul chiffre spécifique à l’inceste dont nous disposions en France.

2010, le Conseil de l’Europe : 1 enfant sur 5 en Europe serait victime : de violences sexuelles, pornographie, sollicitation par le biais d’Internet, prostitution et corruption. On estime que dans 70% à 85% des cas, l’auteur des violences est quelqu’un que la victime connaît et en qui elle a confiance. Le chiffre estimé d’UN sur CINQ ressort des résultats combinés de diverses études menées par des équipes de chercheurs à travers l’Europe et coïncide avec les statistiques avancées par l’Unicef,l’Organisation internationale du travail et l’Organisation mondiale de la santé.

1998 à 2012, l’ACE Study aux USA : la plus grande étude jamais réalisée dans le monde sur les traumatismes dans l’enfance et ses répercussions, révèle que 21% des 17 000 répondants déclarent avoir été victimes de violences sexuelles dans leur enfance. L’ACE a donné lieu à 81 études scientifiques. L’OMS a standardisé l’étude ACE entre 2009 et 2011 pour qu’elle soit applicable dans tous les pays qui le souhaitent. (Voir annexe sur la présentation détaillée de l’ACE).

2014, l’OMS : 1 femme sur 5 et 1 homme sur 13 déclare qu’il a été violenté sexuellement dans son enfance. (Rapport de situation 2014 sur la prévention de la violence dans le monde).

Selon le SNATEM, les cas d'inceste représentaient 75 % des situations d'agressions sexuelles sur enfants (SNATEM, 1999).

En conséquence, le chiffre de l’inceste de 4 millions de victimes en France reste encore sous déclaré.