Bonjour, Je voudrais apporter mon témoignage, étant mère d’une petite fille (aujourd’hui 11 ans) abusée sexuellement depuis l'âge de 4 ans et enlevée vers les USA par son père d’origine iranienne en septembre 2005.
Depuis cette date, je n'ai pu voir ma fille que deux fois et pour quelques jours seulement, ma fille contre toute attente, devant résider avec son père incestueux aux Etats-Unis.
A ce jour, je poursuis le combat difficile pour faire reconnaître mes droits de mère, l’éloignement, l’impossibilité de voir ma fille, la manipulation et l’arsenal juridique déployés par son père ayant réduit à néant mon autorité parentale.
Je me bats pour sauver ma fille, en danger, manipulée et handicapée par une maladie (encoprésie) qui s’aggrave par manque de soins, car son père ne la soigne pas, et la justice m’interdit de le faire.
Dans mon cas, les difficultés rencontrées sont de deux sortes :
- d’une part, la lourdeur des institutions et le manque de réactivité pour ordonner le retour de l’enfant
- d’autre part, l’incompréhension et l’indifférence face à la maltraitance, la souffrance et le traumatisme endurés par l’enfant
J’avais déposé un dossier de demande de retour de ma fille très rapidement après l’enlèvement auprès du BEIJ début octobre 2005. Après avoir assuré un suivi tenace et quasi quotidien de ma demande, celle-ci fut enfin transmise aux autorités américaines dans un délai normal.
Mon ex mari, pendant ce temps, aux USA, intentait une procédure en divorce avec demande de garde permanente de ma fille auprès du juge américain. C’est ainsi que j’ai reçu, sans notification préalable, une assignation devant le tribunal américain dix jours avant la date d’audience en décembre 2005.
J’ai dû trouver un avocat sur place immédiatement, et payer 5000 dollars son intervention.
Le plus difficile aura été de « bouger » les autorités centrales US, qui se sont contentées d’adresser un courrier de retour amiable à la veille de l’audience aux USA et rappelé le sursis à statuer sur le droit de garde.
J’avais l’espoir que le juge ordonne le retour de ma fille. Mais il n’a pas statué, arguant de la procédure en cours en Convention de la Haye que j’avais initiée, et s’est déclaré incompétent.
Je suis donc rentrée sans ma fille avec une nouvelle audience prévue pour février 2006 devant le JAF français.
En février 2006, le juge français, contre toute attente, a validé l’enlèvement et m’a débouté de ma demande de retour, arguant du fait que le retour constituerait « un risque grave et ne l'expose à un danger psychique » ! ! La vraie raison étant que l’année scolaire se termine en mai aux USA, qu’il s’agissait d’une décision provisoire (ordonnance de non-conciliation) et que le juge a déclaré vouloir lui laisser terminer l’année.
Le JAF n’a pas voulu examiner le fonds.
Or, ma fille est atteinte d’une maladie invalidante (forme sévère d’encoprésie ou incontinence anale), symptômes persistants des abus sexuels qu’elle a subi de la part de son père pendant plusieurs années, de la violence de celui-ci, de l’emprise et la manipulation mentales qu’il continue à lui faire subir.
La responsabilité d’une telle décision aura des conséquences irréversibles sur le bien-être et le devenir de ma fille, que l’on prive sciemment de sa mère, à un âge où elle en a le plus besoin.
C’est tout simplement inhumain.
J’ai gardé l’espoir (car on garde toujours espoir) que la justice me donnerait raison plus tard.
En juin 2006, j’ai récupéré ma fille dans le cadre de l’exercice de mon droit de visite et d’hébergement (de plus calqués sur les vacances scolaires françaises, donc totalement inadaptés).
La dégradation de son état de santé était telle que je n’avais d’autre choix que de décider de la garder auprès de moi pour la soigner et la sauver de la maltraitance.
C’est, aujourd’hui encore, mon unique et ma seule motivation.
A ce moment-là, j’ai tenté de saisir un juge en référé pour revoir la question de la garde de ma fille, mon action en Convention de la Haye étant tombée en désuétude, en raison de la décision du juge français de laisser la résidence de ma fille avec son père.
Je n’ai pu obtenir une date avant le 11 septembre, en raison des congés d’été !
J’ai pu prolonger mon droit de visite jusqu’au 13 août.
Je n’ai pas rendu ma fille le 13 août, puisqu’elle ne pourra jamais guérir sans traitement, que tous les docteurs ont été unanimes pour m’exhorter à la garder et la soigner, qu’elle se prépare à un avenir d’handicapée à vie et de boîteuse, ayant déjà un déhanchement de 1 cm, qui va s’accentuer avec la croissance, si elle n’est pas aussi suivie médicalement pour son squelette.
Je redoute toujours des récidives d’abus sexuels de la part de mon ex mari sur elle.
Elle était aussi convoquée pour être entendue par le juge le 11 septembre.
Mais à partir de ce jour, j’étais dans l’illégalité avec tout ce que cela entraîne (interventions de la police à mon domicile et sur mon lieu de travail, filatures, pressions, …).
Le 4 septembre, ma fille est rentrée en 6ème et a débuté son année scolaire, heureuse de retrouver ses amis et camarades, son environnement familier, son pays, de reconstruire une nouvelle vie avec moi, sa maman, et surtout, d’avoir débuté un protocole de soins rigoureux en milieu hospitalier.
Le 11 septembre, nous avons eu l’audience, j’ai à nouveau clamé les dangers qui pèsent sur ma fille avec son père, ses valeurs de justification de la violence, sa perversité, sa manipulation, son code de conduite musulman avec dénigrement de la femme, remis des certificats médicaux prouvant la maladie invalidante de ma fille et la nécessité de soins en urgence, et ma volonté d’aider ma fille à grandir comme toutes les autres jeunes filles dans les valeurs de la république, de la démocratie et de l’égalité.
Ma fille a déclaré au juge qu’elle voulait vivre en France avec moi, sa mère, qu’elle voulait se soigner et guérir, rester avec ses amis, qu’elle avait commencé son année scolaire et qu’elle était contente de son école, etc…
A peine ai-je ouvert la porte du cabinet du juge pour sortir que quatre policiers se jetaient sur moi, m’agrippaient, m’encerclaient, me menaçaient de me menotter. J’étais en état d’arrestation, devant tout le monde, en plein tribunal, comme une vulgaire criminelle, moi qui ne faisais que protéger mon enfant, simple mère de famille qui aime sa fille et veut le meilleur pour elle. Un scandale, une terrible injustice, une véritable erreur judiciaire !
Nous avons dû aller en garde à vue, toutes les deux, une journée entière. Le procureur m’a libérée le soir mais ordonné que ma fille parte avec son père, à nouveau pour les USA, sur-le-champ. Je ne pourrai jamais oublier l’effroi et le terrible désarroi que j’ai lu sur le petit visage de ma fille, totalement décomposé à l’annonce de cette nouvelle soudaine et si brutale. Encore l’inhumanité, l’indifférence face à la souffrance de l’enfant, au déchirement de la séparation d’avec moi, la maman.
Il y a donc eu sursis à statuer, le juge ne prenant pas ses responsabilités et déclarant la continuation de l’ordonnance de février, car mon ex mari avait entamé une procédure en Convention de la Haye en août pour le retour de ma fille aux USA et porté plainte contre moi. Je suis donc convoquée devant le Tribunal Correctionnel.
Le juge a simplement reporté l’affaire, où nous avons dû nous désister, ma fille étant maintenant scolarisée aux USA, et sachant que le juge persisterait dans sa décision.
Aujourd’hui, j’essaie de tout mettre en œuvre pour la récupérer et pouvoir la soigner. La procédure risque d’être encore longue et coûteuse (expertises, enquêtes, citations directes, plaintes, etc…).
J’ai besoin de votre soutien.
Ce qui m'inquiète le plus, c'est la grande manipulation et l'emprise psychologique et réductrice incestueuse de mon ex mari sur ma fille, qui prend tout sur elle, culpabilise de plus en plus, et s'enfonce dans sa maladie.
J'ai un droit de visite et d'hébergement que je ne peux exercer, car mon ex mari ne respecte rien. Je dois donc le citer également devant le Tribunal Correctionnel pour non présentation d'enfant.
Ma fille est en réel danger.
Merci de m'avoir lu.