Je m'appelle Uriel et j'ai dix-sept ans. J'habite dans le sud de la France, à Toulouse depuis que je suis née. Entre 8 et 12 ans, j'ai subi des agressions sexuelles et des viols répétés de la part de mon cousin germain, dernier enfant d'une fratrie de quatre. Fellation et doigté, doigts dans la bouche pour simuler le pénis et apprendre à ne pas mettre les dents ( et donc refouler le réflexe du vomissement...). C'est un cousin dont j'étais très proche bien qu'on est eut presque six ans d'écart. Aujourd'hui, et grâce à ma soeur cadette, mes parents ont engagé un procès contre mon cousin. En effet, si ma soeur n'avait pas dit il y a deux ans à mes parents que mon cousin nous avait touché, jamais je n'en aurais parlé. Tout simplement car j'ai pris la position inverse de la plupart des victimes de viol, je suis tombée amoureuse de mon cousin. Maintenant, je suis une psychothérapie et j'essaye de pardonner pour ce qu'il m'a fait. Cependant ma colère restera toujours la même vis à vis de ce qu'il a fait à ma soeur. Il a littéralement détruit sa vie. Mon entière famille du coté paternelle a totalement nié les faits bien que ma grand-mère et ma tante ait été au courant pendant toutes ces années. Tout le monde s'est mis dans le camps de mon cousin, ou bien ont lâchés. J'ai eut des conséquences psychologiques et physiques ( malaise vagaux et une petite dépression) mais je m'en suis sortie.
J'écris donc ce témoignage pour dire qu'il est possible de s'en sortir et d'avoir une vie normale et une sexualité. J'arrive à vivre aujourd'hui. J'ai une scolarité normale, je vis ma sexualité très bien et sans complexe, je suis suivie et entourée - que ce soit par mes parents, mes amis, mais aussi des associations, ma psychiatre et même mon lycée - j'envisage un avenir. Car ce qu'il faut retenir à tout prix, c'est qu'après un viol, le reste de sa vie, on n'est pas défini uniquement par ça. On reste une personne avec une personnalité, des rêves, des douleurs, des peurs, des joies... On n'est pas qu'une victime de viol. Pour moi, le mieux a été de me dire que cela faisait partie de ma vie, et que c'était passé. J'ai trouvé quoi en retirer pour survivre. On ne doit pas avoir honte de ce qu'on a vécu. Jamais.