Lettre à celle qui est vivante, sa femme
Témoignage
Publié le 17.05.2010
Cela fait 5 ans que je suis sortie du déni, et ce, grace à ma cousine qui a dévoilé le secret. Lorsque nous nous sommes vues, sa première parole a été :"elle était au courant". La seule avec qui j'aurais pu en parler était sa femme, la grand mère !!! Elle a préféré me tourner le dos sans même me donner l'occasion de lui expliquer ce que son mari m'a fait subir. La souffrance a été telle que j'ai du la rayer de ma vie. 5 ans après, je lui ai adressé un courrier en lui expliquant mon état, et surtout, en lui posant un tas de question et en finissant par lui dire que j'espérais qu'elle parle avant de mourrir ou bien même laisser un lettre, enfin quelque chose. Je ne l'ai jamais accusé d'avoir pu voir ce qui se passait sur son toit, je n'ai pas compris sa réaction
dévoiler l'inceste en le nommant, en disant ce qui a été est intolérable pour des témoins potentiels, ou tout au moins des personnes proches des agresseurs (époux/ses, parents, ...) : ma mère est ainsi : elle refuse d'accepter mon témoignage et préfère la version de mon frère : je la dérange dans son modèle familial, je lui montre que son rôle de mère n'a pas été rempli si parfaitement puisqu'elle n'a su éviter que [i]son[/i] fils, [i]son [/i]neveu aussi, soient agresseurs de sa fille (enfin, celle qui pourrait être [i]sa [/i]fille et à qui elle refuse toute empathie).
C'est ainsi, difficile à accepter, mais on ne peut obliger les autres à penser autrement. On ne peut les obliger à parler, à se montrer dans leur imperfection, à accepter que le malheur n'existe pas que chez les autres.
se recentrer sur ceux qui nous montrent au quotidien qu'ils nous aiment
ne rien espérer de ceux qui sont dans le déni, et s'en séparer
courage pour la suite, le meilleur à vivre est à venir !