J'ai dit mon histoire à 16 ans à mes parents (violée comme mon cousin pendant 8 ans par mon grand père), mais elle est ressortie quand mon fils à eu des ennuis de santé. J'ai trois garçons. Je n'ai jamais voulu m'occuper de près de mon histoire (psy, police...). J'ai pris conscience que si je ne le faisais pas, je la transmettrais à mes enfants.J'ai donc porté plainte il y a 1 an et demi. Il a eu le courage de se tirer une balle il y a pile un an de peur d'aller en prison.
Dans tout ça, j'ai cherché à protéger mes enfants. Certes ils te font revivre ton histoire, mais il t'apportent le dépassement de soi. En voulant les protéger, j'ai réussi à me protéger. J'ai arrêté la spirale infernale.Cela m'a permis d'enquêter sur ma famille en parallèle de la police et de comprendre que ma grand-mère a été violée plus jeune et qu'elle a trouvé un mari violeur. Que ses propres enfants, sans rien savoir, se sont mariés avec des femmes violées.
Mon cousin victime, ne pouvant trouver les mots, s'est transformé en pédophile : il a violé mon petit frère et mes cousins. Tout se transmettait de génération en génération.Je me suis renseignée auprès des psys pour savoir comment éviter de transmettre ça à mes enfants : montrer que l'on s'élève contre ça (porter plainte, régler ses problèmes avec un psy...).
C'est trop tôt pour connaitre les conséquences sur mes enfants. Mais maintenant, je les sens plus apaisés. Je leur ai dit à l'aide d'un album de Catherine Dolto qui parle très bien de cela. Ca aide à trouver les bons mots pour des petits.
Avant, j'étais explosive quand je me fâchais. J'avais une grande rage. Le fait que presque toute la famille se mette du côté des pédophiles accentue la culpabilité (sans compter les harcèlements de ma grand-mère et les manipulations contre moi). Maintenant, mes actions en justice (même non aboutie pour cause de mort) ont poussé toute la famille à prendre position POUR ou CONTRE la loi (et pas contre moi). J'ai gagné la famille. Ceux qui ne le méritent pas sont sortis de ma vie. Je construis MA famille. Je suis beaucoup moins excessive.
Les secrets de famille sont comme des fantômes. S'ils ne sont pas réglés, les descendants se jettent dedans à pieds joints.La loi est représentée par les parents lorsqu'on est enfant. S'ils sont défaillants, tu as une image déformée de cette loi. En portant plainte, alors j'ai retrouvé cet apaisement et cette dignité que je recherchais. On a souvent peur de tout détruire alors que ça reconstruit.
J'ai poussé mon frère et mes cousins à entammer une action en justice contre mon cousin incestueux. Elle est en cours...Mon conjoint et moi avons travaillé d'arrache pied pour sortir du déni mes oncles et tantes et leur faire ouvrir les yeux sur l'histoire de leurs enfants et l'implication sournoise de leur mère. Mais NOUS AVONS GAGNE.