Mon enfant, ma douce
Je témoigne pour vous faire part de ma douleur, celle que nous avons en commun. Ma fille Léna a été victime de son père. Il en a profité une nuit de Juillet 2017 alors qu'elle dormait pour se glisser dans son lit, pour la caresser au niveau de son sexe. Son demi-frère (à ma fille) dormait à côté. Le lendemain, Léna était un peu déboussolée mais elle ne savait pas si elle avait rêvé ou si c'était réel. C'est sûr, je pense qu'on ne doit pas réaliser et surtout quand cela vient d'un proche.
Comme souvent il ne la prend pas régulièrement en vacances. Alors sur les vacances de la Toussaint elle part les 2 semaines chez ma maman. Ma maman habite à 2 km de mon ex compagnon. Je dois récupérer Léna le 01 Novembre. La veille de son départ Léna veut voir son papa et son demi-frère. Ma maman accompagne donc ma fille chez son père en fin de journée et doit la récupérer vers 22h30. Trois mois qu'il avait pas vu sa fille et le peu qu'il la voit et bien il en profite à nouveau mais pas dans le bon sens.
Ils sont tous les deux dans l'appartement. Lui, allongé sur le canapé il demande à Léna de venir le rejoindre. Léna s'allonge pour regarder la télé. Il recommence. Main dans la culotte, il recommence. Ma fille comprend tout de suite que ce n'est pas normal et qu'en Juillet dans son sommeil tout avait été réel. Elle part vite s'enfermer dans les toilettes où elle y restera 1h30 à attendre que sa belle mère arrive. Son père lui demande de sortir mais elle prétend qu'elle est constipée, qu'elle a mal au ventre. Elle a peur.
Je récupère ma fille le 1er Novembre. Les jours suivant elle est triste, agressive. Elle a mal au ventre, elle a des nausées et fait des insomnies. L'infirmerie de l'école m'appelle régulièrement. Je pense plus à son corps qui change (12 ans) avec la puberté, les règles qui doivent arriver... Mais pas à un attouchement.
Le 16 Novembre,elle est à bout de forces. Son corps parle pour elle en fait. En allant se coucher elle me dit qu'elle veut me parler. Et là, elle n'arrive pas à parler. Elle a honte. Pauvre puce,ce n'est pas à toi d'avoir honte. Alors elle me l'écrit. Stupeur !!! On pleure ensemble, je la serre fort dans mes bras pour lui faire comprendre que je suis là. Je lui demande s elle veut porter plainte en espérant fortement qu'elle dise OUI. Et là, elle me dit oui sans hésiter. Nous partons à la gendarmerie où je suis auditionnée pendant 2 heures. Léna est auditionnée 3 jours après à la brigade des mineurs.
En Décembre elle voit la pédospy affiliée à la gendarmerie pour compléter le dossier. Bien sûr de moi-même je n'ai pas attendu Décembre. J'ai pris une pédopsy non affiliée à la gendarmerie pour que Léna se libère. Aujourd'hui,l'enquête suit son cours car il y aurait 2 autres victimes (cousines de Léna). L'attente est insoutenable. Léna recommence à être agressive, ne veut pas aller à l'école, mal au ventre, mal à la tête, les nausées, difficultés à manger par moment. Les deux pédopsy m'avaient dit que Léna était bien entourée et elles ne jugeaient pas nécessaire d'avoir de séances à cette période. Mais depuis hier elle a reprit les séances. Léna n'en peut plus.
Ce qu'elle n'exprime pas s'imprime. Alors c'est le corps qui parle. Je pense que l'attente sera encore longue quand je lis les témoignages.