Les flashs sont connus pour être des images furtives d'un moment de notre vie qui a suscité une forte émotion, gravant ainsi un souvenir, une image qui surgira à nouveau quand l'émotion atteindra une intensité similaire ou qu'une pensé, une odeur, une action, un visuel, un mot, nous fassent remonter un flash.
Pour ma part, les flashs ont commencés à survenir peu après que je sois partie de la maison en compagnie de ma mère, de mon frère et de ma sœur. A ce moment-là ma plus grande peur était que ma mère soit accusée de nous avoir enlevés alors qu'elle avait fait tout ça pour nous protéger. C'est cette peur de perdre ma seule bouée de sauvetage, avec le risque de revoir mon père, qui m’a fait revenir le premier flash.
C'était la première pierre et beaucoup d'autre on suivit, en pleine journée et sans que je le veuille ou en rêve ou plutôt en cauchemar.
Je commençais par rêver normalement et finalement les flashs revenaient. Les flashs pendant le sommeil surviennent de la même façon qu'éveillé et sont tout aussi intenses et douloureux psychologiquement. Il est important de noter qu'un flash dans un rêve n'est pas à confondre avec le rêve, ce ne sont pas les mêmes sensations et le degré d'émotion est bien supérieur à la normale, la différence est là, dans l'émotion. De plus, contrairement aux rêves et aux cauchemars, un même flash pourra survenir de manière répétitive sur plusieurs années. Un cauchemar nous fera peur, un flash dans le rêve va nous paralyser et nous ramener bien plus loin dans le passé, c'est une sensation unique que seule une victime pourra comprendre et tenter d'expliquer.
Cependant ces flashs sont revenus car j'étais en pleine procédure pour faire accuser mon père. Puis d’autres flashs sont arrivés plus tard me faisant rappeler que j'avais aussi été victime de mon oncle et de ma tante.
Ensuite, il y a eu le procès et l'acquittement de mon père et les flashs se sont arrêtés avec le temps et la résignation. Il est facile de forcer son esprit à ne pas penser au passé, mais les flashs ne se contrôlent pas et c'est bien des années plus tard qu'ils sont à nouveau revenus.
C'était suite à un rendez-vous chez un Ostéopathe, il a appliqué ses mains sur ma tête pour pratiquer un massage crânien. J'étais alors loin de penser que ce simple geste allait débloquer de nouveaux flashs, bien plus violant que les autres qui me laissaient terrorisée pendant 2 jours durant.
Il n'y avait rien que je puisse faire pour me calmer pendant ces moments-là, j'étais simplement terrorisée. Mais ils m'ont aussi donné la volonté de finir de me battre contre mon passé, je savais que mon frère, ma sœur et moi, n'aurions jamais la reconnaissance de la justice que nous aurions dû avoir, mais je pouvais avoir ma victoire sur la vie.
J'ai cherché un psychiatre masculin, volontairement du sexe opposé contrairement à tous les autres que j'avais eu avant, afin de mieux comprendre les hommes, d'avoir un autre jugement extérieur sur tout ça et il s’avère que j'ai fait le bon choix.
A l'heure actuelle j'ai réappris à faire confiance en l'homme (masculin), je ne vois plus mon psy et je n'ai plus de flash.
Je sais qu'un jour ou l'autre d'autres flashs viendront. Mais maintenant que je vais mieux, que je suis enfin en phase avec moi-même, ces flashs n'auront plus la possibilité de me détruire parce que j'ai gagné contre mes agresseurs le droit de choisir comment sera ma vie sans que les souvenirs du passé ne viennent la diriger.