J'ai 21 depuis peu, et plus rien déjà ne me raccroche à la vie...
Je n'étais qu'un foetus alors.Il est quasi impossible de prétendre son père mort quand il ne l'est pas. Pourtant c'est ce que je souhaite. Il lui reste deux ans pour mourir. Deux ans parce qu'en 2006, monsieur L sortira de prison, après avoir purgé une peine de 8 ans. Inceste et violences physiques et morales sur la personne de sa fille; c'était mon intitulé au tribunal.
Comparé à un barbare nazi, amoureux de sa fille la haïssant du même coup, c'était un homme faux, rusé, pervers, avide de violence et de cruauté, éprouvant un plaisir jouissif à me voir pleurer, à me voir mourir à petits feux durant seize longues années.
Le plus grand malheur dans ma famille, c'est que nous étions quatre filles, donc quatre personnes en danger. Mon aînée a subi elle aussi des choses assez horribles, mais nous n'en parlons jamais, la reviviscence des souvenirs est trop pénible. Ensuite viens moi, amltraitée déjà dans le ventre de ma mère. Ensuite tout s'accélère, fessées, claques, nettoyage de draps imbibés d'urine (j'ai souffert de problème d'eunurésie) à l'eau glaciale, manger son vomi... ET puis, parallèlement arrive un autre fléau autour de mes huit ans. Unfléau qui me poursuivra jusqu'à mes seize ans, l'inceste, le viol. Mais là encore l'atrocité bat son plein, le chantage est de rigueur, mais plus les années passent plus ça change. Le chantage ne concerne pas que moi. Mon père savait que je ne supportais pas de voir pleurer mes autres soeurs, alors, si je voulais qu'il les laisse tranquilles, il me fallait subir un peu plus chaque jour sa perversité. Je me rappelle d'un matin où j'ai refusé de lui porter son café, quand il est descendu, il m'a bastonné avec une chaise puis il est sorti et à fini de casser la chaise dehors. Alors que les coups pleuvaient sur moi, j'ai lu dans les yeux haineux de mon père une espèce de folie meurtrière. Depuis ce souvenir me hante et malgré les années qui passent, je souffre encore et toujours de ces images.
Du temps de mon père,, j'ai failli mourir exactement quatre fois. Lorsque je n'étais qu'un poupon, les trois autres fois par noyade. Mais je veux préciser un fait quye mon père m'a avoué l'été de mes seize ans, il m'aime profondément et ne regrette rien de ce qu'il a fait durant toutes ces années. Mieux encore, il envie mon futur petit ami, je cite "Tu te débrouille super bien au pieu" Merci mille fois Papa!!
L'été de mes seize ans on discute une nuit entière fameuse nuit où le seul mot que j'attendais était "PARDON' puis tout s'accélère, je pars en colo, à mon retour mon père est métamorphosé, on dirait un vrai Papa, à l'écoute de ses enfants, il nous offre alors notre premier cadeau de sa part, et le lendemain, tout se déclenche. Je me rappelle vaguement ma mère qui tembourine à la porte de la chambre de mon père, il ne répond pas, je l'aide à mettre une échelle contre le mur extérieur, ma mèr monte te hurle: "Ton père est mort, non, appelle les pompiers, vite!!" Et non, mon père n'est pas mort, il vient de se tran cher les veines au cutter. Il part à l'hôpital... Le 3 Août, donc trois jours après sa TS, je rentre chez moi après être allée voir une amie, je m'assied à table devant ma mère et celui qui est amintenant mon beau père, et je demande "Avez vous un secret que vous n'avez jamais révélé? Moi j'en ai un..." Tout se bouscule alors, on porte plainte, je fais ma déposition puis le juge m'envoie à l'autre bout de la france puor que je ne tombe pas sur mon père à sa sortie de l'hôpital, le dimanche qui suit sasortie, ma soeur me raconte alors, les gendarmes arrivent chez moi, "Monsieur L je vous arrête pour......." L'après midi même mon père se met à table, il "avoue". En fait il a avoué que je n'étais qu'une traînée qui s'est un jour allongée à côté de lui, nue comme un vers et qui l'ai supplié de plein de choses. J'ai tjs adoré les aveux de mon père. Un an après le procès. Il a duré cinq heures. Je n'ai pas tenu, pendant cinq heures j'ai pleuré, non, je ne regrettais pas d'avoir dénoncé cet homme, je pleurais d'un insurmontable chagrin en ententant raconté ma vie, notre vie, et d'entendre des choses que je ne relevais même plus, par habitude. Le danger ôte la peur. Ma fierté à ce jour est d'avoir pu épargner à mes petites soeurs ce calvaire. Nous sommes maintenant en 2004, j'ai à mon effectif 14 tentatives de suicide, et 5 séjuors en hôpital, service psychiatrique, clinique semi psy ou hôpital psy. Il y a quelque mois je me suis contrainte d'arrêter mes traitements anti dépresseurs car je sais que la présence de cachets me donne des instincts d'auto mutilation. Au mois de Juin j'ai avalé tout ce que j'ai trouvé, j'ai passé 24 heures en réa, avec massage cardiaque à la clé, j'ai frôlé de très près la mort. Ca m'a calmé, mais jusqu'à quand? Lorsqu'on se sent mal et qu'on a du mal à avoir le goût de vivre, qu'est ce qu'on peut faire? Je suis maintenant en ménage avec mon fiancé, certes c'est "génial" mais au fond de moi une sourde colère gronde, que se passera-t-il dans deux ans? Post procès j'ai appris tant de choses abjectes. Mais que faut il faire, se laisser aller à sa colère et faire comme lui, ou essayer d'oublier? Il n'y a pas de recette miracle, alors en attendant, je me cherche un coin de ciel bleu...