La lenteur de la justice peut-elle m'achever ?

Témoignage Publié le 25.12.2006

Comme un bébé dans le ventre de sa mère vit, pendant les 9 mois, une attente. Une attente, où il continue de grandir dedans, de se fortifier, de se sentir prêt, pour la naissance. Au neuvième mois, le bébé nait, il devient une personne, qui a sa place dans sa société humaine. Mais si le bébé ne parvient pas à naitre, que le 9è mois est passé, survient le 10è, le 11è mois, le bébé souffre, s'étouffe, et meurt dans le ventre de la mère qui l'a nourri, qui l'a porté, hélas. Ceci est une illustration parfaite pour moi, avec la justice.

La lenteur de justice est telle que je souffre énormémént, que j'ai envie de nouveau à mourir.
Laissez-moi vous raconter un peu plus l'histoire de la plainte, de la justice...

Décembre 1997 : Je sais plus, je souffre trop, je ne me sens pas exister, alors je me suicide pour une sixième ou septième fois. Trop peur de ne pas réussir à exister. Hôpital, désespoir profond de savoir que la mort ne veut pas de moi, reflux soudaine de toute ma vie en quelques secondes ou même pas (=flash back). Heureusement que je n'avais pas recouvré totalement mes esprits pour m'interdire de dire de quoi je souffrais, j'étais encore semi comateuse que j'ai tout laché, tout dit pour la première fois à l'hôpital psychiatrique de Limoges. C'est lorsque je retrouverais toutes mes esprits que je suis dis "merde, ils savent maintenant. Je ne peux plus me cacher ! Bon, on verra bien !" Et là, on me conseille vivement de porter plainte, et aussi de suivre assidument le psy.

Février 1998 :
Je pense à toutes mes nièces, à tous les enfants qui risquent d'être brisés, à toutes les personnes qui souffrent. J'avais tellement envie de m'en sortir, j'avais envie de porter plainte. J'y vais ? J'y vais pas ? Ma famille m'abandonnera si je dénonce mon père ? Je demande des conseils à mes deux amis qui me disent "Mais bon dieu, Hélène, faut y aller ! Tu mérites de vivre, tu mérites d'être reconnue, d'exister !". Je ne savais pas trop pourquoi c'est si important la justice, mais mon coeur, la voix intérieure me dit lui aussi "Faut porter plainte, sinon, je vais recommencer à suicider !". Alors j'y vais. Premier avocat à Limoges. Premier plainte donc ! Quelle galère, avec ces phrases assassines "Hélène, quels sont tes preuves ? Ta parole ne vaut rien, tes souffrances qui sont les possibles conséquences de ce que tu as vécu, ca ne vaut rien ! Sais tu ce que tu fais ? Bon, je veux bien constituer le dossier, mais tu risques de rien gagner, car ca va être ta parole (minable) contre la parolr (rusé) de ton père !". Je m'obstines quand même. C'etait cela, ou bien une autre suicide que je prendrai soin de faire de sorte qu'on ne puisse plus jamais me ranimer, pour m'enfermer à l'asile des fous le restant de mes jours, brrr !
Entre temps, je suis la psy Mme BONVARLET qui est très bien. Mais hélàs, elle sera parti en mutation à Paris.

De nombreux mois passent. J'apprendrais plus tard que je ne suis pas la seule victime de mon père. Que mes 2 cousines et mon cousin, bien plus âgés que moi, ont été victime de mon père, avant moi. Que j'ai compris que c'est "grâce" à leur omerta que ma vie est brisé. Merci à eux de n'avoir rien fait. Mais, l'une d'elles, ma cousine souhaite me soutenir en témoignant en ma faveur. A elle, je veux bien lui pardonner, j'éprouve encore bcp de mal aujourd'hui, car je ne l'ai pas encore entendue de sa bouche qu'elle a été vraiement victime avant moi, et qu'elle regrette de ne pas avoir parlé plus tôt. Les autres, niet, silence absolue, mes souffrances ? aucune importance pour eux. Je ne les pardonnerai jamais, car leur silence les rendent complice avec mon père. Je me vois mal me taire, et me dire "tant pis s'il y aura d'autre victimes après moi, tant pis s'il y aura d'autres suicidaires après moi". Ha, je hais le secret de famille ! Je hais l'ormeta, et cette haine me bouffe tellement que si je choppe le cancer, cela ne m'étonnerait absolument pas ! Rassurez vous, je n'ai jamais jamais de cancer, hélàs. Parce que les plus durs vont venus, à m'en faire pleurer alors que je n'aurai même plus de larmes à verser !

Septembre 1998 : Lettre du tribunal de grande instance de Limoges qui déclare être incompétent pour juger mon affaire. Parce que tout ce que j'ai vécu ne s'est pase déroulé dans le département du tribunal ! Merde ! Faut recommencer ! Je recommence à zéro cette fois ci à Chambéry, qui est le bon endroit là ! Si j'avais su cela, j'aurai porté plainte d'abord à Chambéry ! Changement d'avocat donc, 2è avocat à Chambéry.

Des mois passent, impitoyablement lent. J'imagine comment cela se passerait la justice. Me sentirai je renaitre ? J'imagine, je rêve. Je crois de plus en plus que oui, je pourrais revivre vraiment si la Justice, qui incarne la societé, la vie donc, me dit "Hélène, tu es innocente ! Nous reconnaissons ton vécu comme vrai Tu ne pourras plus nier ton passé, parce que tu viens d'être reconnu. Va, tu peux exister maintenant. Tu mérites d'être parmi nous !". J'espère. J'attends.
Mon dossier reste coincé au niveau du procuereur de la République, à Chambéry. Ce dernier ne donne jamais de réponse, et ce jusqu'aujourd'hui !!!! Bizarre ! Sans soute parce que c'est interdit que le procureur et moi se répondons entre nous ? Sais rien.

Septembre 2000 : Comme je me suis appercue que mon 2 e avocat n'a pas fait ce que je voulais (plainte avec constitution de partie civile), j'ai changé d'avocat. Ce que j'ai actuellement, c'est le 3è avocat.
Sur son conseil, je ne fais pas "avec constitution de partie civile" parce que, selon lui, ca retarderait trop la procédure judicaire.
Des mois passent, des années s'écoulent, amères, sombres. J'arrive malgré tout à ne pas se laisser bouffer par la justice. Mais ces derniers mois, j'ai craqué, ma patience est bien dépassé depuis je ne sais pas combien de mois ou de semaines.


Février 2003 : Je recois la lettre très décevant de mon pauvre avocat qui semblait avoir fait tout ce qu'il a pu, avec ces phrases " Après d'ultimes interventions auprès du Parquet de Chambéry, j'ai pu enfin apprendre que votre plainte en date du 28 octobre 1998 avait fait l'objet d'un classement sans suite, il y a plusieurs mois."

J'ai perdu confiance en la Justice. Mon père m'a trahi, maintenant la justice m'a trahi. Je rêve de nouveau à mourrir. Genre partir à l'étranger où il n'y a pas bcp d'hopitaux, me cacher dans la foret ou le désert où personne ne passe, avaler des champignons mortelles cueillis et séchés d'avance comme les amanites blanches, ou des graines de plantes mortelles comme le datura, le ricin, ou bien d'autres, et se laisser mourrir. En espérant ne jamais se révéiller ni à l'hopital des fous où l'on risque d'être enfermé pour toujours, parce que se suicider, c'est interdit, ni ailleurs.
J'ai marre de battre, battre ! J'ai pourtant faire tout ce que je pouvais faire. J'ai lancé des détresses, j'ai demandé d'être soutenue, j'ai cherché des asso. En vain ! M'exprimais je mal ma détresse face à la justice qui s'en fout de moi. Pas étonnant, ma vie, c'est de la sous merde. C'est plus important de juger autre chose que ma vie. Et puis, mon père, c'est un homme respectable, qui attire bcp de sympathie. On va pas se casser la tête pour une fofolle que je suis, sourde de surcroit !

Je lance d'utime appel de détresse à l'INAVEM d'Angoulème, puisque j'habite pas loin de là. Pourvu que j'ai enfin une réponse. Je n'ai pratiquement plus la force de poursuivre. Papa, Haroun, vous avez presque gagnés. Car la justice n'aura peut-être jamais lieu.

Voilà, je pense avoir dit l'essentiel, car mon dossier sur la justice est épais, et je ne peux pas vous raconter en détails. Je comprends toujours très mal que mon affaire ne soit toujours pas accepté par le procureur de la république, qu'elle ne soit jamais alors jugée. Je me sens comme un lion en cage. que faire ? Je n'aurai peut-être jamais dû porter plainte ? Mais alors, comment faire pour me sentir le droit de vivre, d'exister ? Juste de psy ? Mais j'en ai fait, et cela ne me suffit pas !
Cette nuit, mon âme a beaucoup pleuré, mon corps n'a pas voulu verser de larme. toutes mes souffrances se forment une gangue de boue autour de moi. J'essaie de survivre malgré tout.
Comme le bébé, qui essaie de tenir bon, jusqu'à ce qu'il puisse être enfin explusé du ventre maternel.
Jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus une seule molécule de souffle, une seule miette de confiance...Après, si la Justice s'en fout encore, je serai un mort-né. Je ne sais pas quand. Ca dépend de la Justice, de réponses à mes appels de détresses, de moi qui se débat pour survivre tant bien que mal. Si cela doit ma terminer, alors ca ne fait rien, ça na pas d'importance. Je n'ai jamais vraiment existé. c'est quand même très dommage, car j'aime tellement mon ami, car avec lui, nous avons fait plein de rêves : une belle maison, avec un beau jardin, des enfants, des bonheurs, de la tendresse à n'en plus finir...
Je suis une lâche, je suis faible...Mon ami saura t il trouver une autre femme, plus forte, qui saura l'aimer à son tour, de toute sa tendresse, et lui donner tout ce qu'il mérite.

Ah si j'avais su comme ce serait bien plus simple de se suicider, mieux cette fois, que de porter plainte, si j'avais su que la Justice Française, c'est du pipeau. Elle trouvera toujours d'autres prétextes à ne pas avancer mon affaire, comme "Désolé, ça manque le témoignage de ta cousine qui ne veut pas témoigner" "Ca va pas, on a pas trouvé l'adresse de ton beau frère " etc... Marre de prétextes à la noix ! Marre de se faire embobiner, marre d'être naïvre partout, comme enfant, j'étais naïve de croire que mon père me disait "Ma chérie, c'est normal qu'on fasse l'amour ! Tous les papas du monde font cela, c'est parce qu'ils aiment leurs petites filles. Tu es ma fille, ma femme adorée !"

Nous en parlons
A
anais_c
Publié le 02.03.2018
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