Témoignage homme: Témoignage sur les attaques d' "Incestor".

Témoignage Publié le 11.12.2006
Avec nos habitudes de vie, j'allais entamer ce témoignage en écrivant "bonjour" ! Peut-être devrais-je le commencer en écrivant bien plutôt : "Que ce jour soit meilleur pour nous tous que celui qui a précédé, afin qu'avec le temps qui passe, nos jours s'envolent toujours vers les grandeurs d'un bonheur que nous ne connaissons pas et qui s'appelle : la vie, tout simplement." En effet, je voulais dire en ce jour solennel, oui solennel car je vous ai rencontré ici et que c'est déjà un premier véritable bonheur pour moi, je souhaitais donc écrire que jusqu'à ce jour, mes seuls amis sont les hommes qui n'ont jamais existé... Oh, les hommes qui vont naitre un jour ne seront pas non plus mes amis, car, qui sait comment ils mèneront leur vie ?! Tueront-ils encore des enfants innoncents, ou seront-ils eux-même d'innocents petits agneaux qui, sous les crocs du loup entrant la nuit dans la bergerie, se font violer dans leur corps, dans leur chambre, et doivent laisser souiller leur lit par l'amour du feu infernal. Leur lit n'est plus le lieu du repos mais de la torture...



Incestor est venu me prendre, m'arracher à la vie lorsque j'avais 13 ans, après que ma mère fût décédé d'un cancer. Il disait qu'il m'apporterait du bonheur, qu'il ferait cela pour mon bien, que j'avait besoin de tendresse. Pauvre agneau que j'étais, je l'ai cru, ce loup déguisé en brebis, car, je voyait seulement l'apparence de la brebis, et je ne voyais pas la verge de fer cachée comme une épée sous son manteau de laine, verge qui allait transpercer mon être tout entier. Il a commencé avec des appâts par m'isoler du troupeau, à me retirer de ma famille pour vivre chez lui et à me faire quitter l'école ensuite à 16 ans où, de toute façon je n'avais ni amis ni bons résultats. La société scolaire était pour moi l'ennemi numéro un, et j'étais heureux de vivre isolé à la campagne, loin de tout, loin de moi-même aussi.

Et chaque nuit pendant trois ans, je n'ai jamais dormi seul. Chaque nuit Incestor venait me tenir compagnie. Sa tendresse était celle d'un démon, sa sagesse était folie, son amour était sincère, son coeur était sincère, mais... Je ne sais pas, je ne comprends pas, je n'y arrive pas... à dire que je fus victime. C'est comme dans les comtes de fée où le dragon vous emporte dans son dongeon... Pour vous aimer !

Il était si tendre ce loup déguisé en brebis, si gentil, qu'il ne montrais pas ses crocs, non. Il était trop intelligent pour être violent, il savait qu'en étant tendre et affectueux, je ne pourrai jamais plus surmonter ma haine pour la tourner contre lui. Aujourd'hui, Incestor est au coeur de ma vie, il est toujours là, dans mes émotions, dans mes sentiments, dans mes activités, dans mon coeur d'enfant qui, tel un bonzaï, ne pousse plus guère malgré mes 26 ans. L'esprit d'Incestor taille mes branches et mes racines pour que je reste petit, gentil petit garçon... Son esprit me parle tout le temps, je l'entends n'importe où, n'importe quand, et il me dit : "-Viens mon garçon, viens, tu es un mignon petit garçon, je t'aime... Laisse-toi faire, tu verras, c'est bien. Là, laisse-toi faire, donnes-moi ton sexe et je te donnes le mien. On va jouer du violon avec notre sexe. C'est bien, laisse-toi faire, c'est pour ton bien, c'est pour ton bien, c'est pour ton bien, oui, je t'aime mon bébé, masturbes-moi toi aussi, je t'aide à découvrir ta sexualité, etc. " Si je ne lui réponds pas pour lui dire que moi aussi je l'aime, il me menace de crier tout fort quand il y a des personnes et alors je prends peur que les gens qui m'entourent l'entendent. Alors je lui dis tout bas dans sa pensée qui est mienne que je l'aime et alors il continue à parler avec moi et son visage m'apparaît, devant moi, et heureusement il vient avec son visage seulement quand je suis seul, il vient pour me masturber. C'est moi qui fait le geste, c'est lui qui l'accomplit, c'est ainsi. Je sais parfaitement que ceux qui m'entoureraient dans ces moments ne l'entendraient pas, ni ne ne verraient pas, car il est en moi. Mais qui sait si son être véritable, qui est au dehors, ne m'accuserait pas en public des choses de ce bas monde?



Son esprit me masturbe tout le jour, et souvent la nuit me poursuit dans des cauchemards où je passe mon temps à m'enfuir. Je me masturbe, deux, trois jusqu'à quatre fois par jour pour me décharger mais ça ne marche plus. Quand je me masturbe, c'est lui qui me masturbe encore et encore, et son esprit grandit en moi et m'envahit davantage. Son esprit m'engloutit, je m'entaille les seins avec des ciseaux, je les pince très fort avec une clé à molette, je les coupe avec une pince à dénuder, je ne ressens pas la douleur en me masturbant en même temps, mais le bien-être et le vertige, et ça me fait du bien car je me ressents victime véritable, immolé sur l'autel d' Incestor, le démon gentil, le tendre démon. J'aime me faire mal, et je ne regrette qu'une chose, qu'Incestor n'en ai pas fait de même. Cela aurait été si simple pour moi s'il eût été violent, car cela m'aurait permis de penser simplement au fait que je fûs victime et lui coupable. Non aujourd'hui, lorsque j'ai de la haine envers Incestor, j'ai de vifs regrets car, dans ma pensée, je suis un salop de penser qu'il voulait me faire du mal... Je ne puis plus dire aujourd'hui l'identité d'Incestor car sa pensée est mienne, ou plutôt ma pensée est devenue sienne et mon esprit est devenu sien. Je suis son esclave, je n'ai plus la liberté ni de pensée ni de penser, ni d'expression ni de parler, ni de vivre tout simplement. Cela fût facile pour lui de me faire devenir lui-même, car je n'ai jamais été un homme, je n'ai jamais su être moi. J'étais déjà dominé par mon passé, par mes proches qui m'ont torturé, qui ont volé mon enfance que je n'ai donc pu vivre ni accomplir. Et c'est lui, Incestor, qui s'est présenté pour me construire selon son modèle. Me construire ?



Voilà où j'en suis aujourd'hui, à quel stade je me trouve. J'avais suivi une psychotérapie avec un docteur militaire au CHM Larrey mais l'hopital a fermé. Aujourd'hui je reste avec le souvenir de ces bons moments d'évolution que j'avais passé avec ce docteur qui était comme un père, et jamais je ne pourrais en voir un autre, car c'était lui et seulement lui qui pouvait m'aider. Je suis comme un chien qui n'a qu'un seul maitre. Ce docteur avait su m'apprivoiser et commençait à me redresser... Si seulement je pouvais reprendre contact avec lui, même par écrit. Il m'avait donné son adresse car il partait en mission au Kosovo juste avant la fermeture du CHM. Je n'ai jamais eu le courage de lui écrire car je trouvais nulles mes lettres. Aujourd'hui, il n'est plus en mission là-bas et je ne sais guère dans quel CHM il se trouve.



Aujourd'hui cependant, une lueur d'espoir est entrée dans mon esprit, et chasse un peu l'esprit d'Incestor. En effet, j'ai trouvé votre communauté. Si vous acceptez que j'en fasse partie, alors nous formerons la communauté des survivants (que vous formez déjà), et ensemble nous vaincrons. Nous ramènerons la verge de fer dans les feux de la montagne d'Incestor, d'où elle a été forgée, nous traverserons les remparts et les démons qui nous hantent, nous entrerons au coeur de notre ennemi pour jeter dans le feu éternel cette verge de fer qui ne peut être détruite ailleurs. Alors l'esprit d' Incestor ne pourra plus prendre possession des enfants de la terre du milieu, il n'aura plus aucun pouvoir, et, nous étant débarrassé de cette verge de fer, elle ne pourra plus hanter nos esprits et nous serons peut-être enfin libres !?

Oui, vous l'avez peut-être remarqué, ce dernier paragraphe est inspiré de la communauté de l'anneau car je suis sur que leur combat est exactement le même que le nôtre, sous une autre dimension. Ce film (je n'ai pas lu le livre, trop la flemme ;-)) m'a beaucoup aidé et m'a fait réfléchir... Je vous souhaite à tous de vivre la vie tout simplement, non pas en tant que survivant artificiel, mais en tant que survivant qui puise sa force dans le malheur que nous avons vécu afin d'atteindre le bonheur que nous attendons.