Echanges avec les non survivants

Retrouver un rapport sain avec l'Autre

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Phelenix
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Vaste sujet que la confiance dans la relation après avoir enchaîné les abus de toute nature pendant 30 ans.
Cependant, je n'ai jamais renoncé à l'idée qu''un jour' je serai heureuse avec mes proches. Qu''un jour' j'aurai un amoureux avec qui c'est assez évident. Qu''un jour' je serai entourée d'ami(e)s qui cahin caha font aller et puis on s'entend tous bien. Que moi-même cahin caha, je fais aller tous les jours et puis globalement c'est ça ma vie désormais.

Et donc depuis 14 mois, je vis physiquement très isolée de mes proches. Je sors mais peu et pour faire des courses, je ne reste en général pas plus d'une ou deux heures avec un proche et c'est environ tous les mois que je fais ça. Autant dire que j'ai du mal encore dans mon état à être assez bien pour recevoir et me lier. Les accoups dans la relation ou parfois des choses sans risque provoquent trop souvent ma dissociation, mon cerveau a automatiquement dans un réflexe repris le gros mécanisme de l'isolation. C'est certain et je le dis avec ironie que si je ne vois personne je ne risque pas d'avoir peur ou d'êtres stressée par contre il est tout aussi certain que je ne risque pas de m'amuser, d'aimer, être aimée, apprendre et échanger non plus.

Donc je me prends en mains là c'est parti pour retisser du lien positif avec l'Autre. Consciente que si je reste dans l'évitement un an de plus, je ne parviendrai probablement pas à reprendre le travail.
Si on a peur des araignées de façon phobique, c'est pas en les évitant qu'on se désensibilise mais en suivant un plan d'exposition graduel et progressif à la petit bête objectivement (en France) inoffensive.

Pareil, j'ai peur des Autres de façon IRRATIONNELLE. Et surtout de certaines personnes qui me rappellent par certains aspects des personnes de mon passé.

Alors bon, voilà il se trouve que j'adore jardiner, j'ai beaucoup semé cette année et plein de plants; J'ai décidé de les donner gratuitement (si les gens veulent faire un don en plantes, ils peuvent aussi, j'ai mis une liste de ce que je cherche) et donc voilà j'ai déjà deux personnes à recevoir ou visiter. Simplement. Et je pense que je vais semer comme ça toute l'année (c'est vraiment rien pour moi puisque les graines me coûtent à peine quelques centimes voire rien) et ça me fait un entraînement social super et limité dans le temps (Je peux dire oui comme non et quand je vais voir la personne ou la laisse venir à la maison pour récupérer les plantes)

Voilà c'était mon petit truc pour vaincre ma terreur de la relation et amorcer un peu plus de reconstruction
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Phelenix
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Publié le 02.06.2018 16:44
Une image me vient.

De ma relation avec A. que j'aime et désire toujours.

Une grande relation entre deux êtres, c'est comme créer un très joli tableau à 4 mains. C'est intense, c'est vibrant, chaud, chaleureux et heureux. ça commence bien. Et puis voilà, ça peut se poursuivre bien ainsi.

Un jour l'un laisse goutter son pinceau et fait une tâche. Et s'excuse. Et la tâche et toujours là mais à 4 mains on recouvre et voilà le tableau est un peu différent mais il est toujours beau pour les 2.

Et puis parfois un des peintres objet de ses émotions de colère ou de frustration fait une énorme tâche sur le tableau, une énorme tâche noire là bien au centre. Et c'est le désespoir de l'Autre. Et rien n'y fait cette tâche monstrueuse fruit de l'absence de contrôle fugace mais destructeur de l'Autre reste là à maculer les autrefois jolies fleurs blanches désormais invisible. La relation est abimée. Brisée. Salie.

Il y a des degrés de destruction, il y a aussi des degrés de réparation possible et souhaitable.

Parfois il y a des situations où il vaut mieux aller peindre à 4 mains avec d'autres. Parce qu'en peinture à 4 mains il faut un minimum contrôler ses émotions au risque d'enchaîner les toiles perdues.
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Phelenix
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Publié le 05.06.2018 16:30
Difficile de ne pas démarrer au quart de tour sur ces détails. Encore bien conditionnée.

Ma tante qui m'écrit un message court pour me dire qu'elle est contente que j'aie des activités et ailles bien. Je le lis comme un peu condescendant 'tu n'es pas si misérable c'est une bonne chose' Parce qu'elle et moi avons un long historique depuis 2 ans où elle ne cesse de me proposer des sorties (alors que je n'en ai PAS besoin de cette aide là précisément. Jai besoin d'écoute pas de sorties). Et donc je renvoie un message un peu trop agacé je trouve après coup où je lui explique que je ne vais pas 'bien' mais que je suis capable qutoidiennement d'apprécier des choses positives et ne me sens pas démunie depuis 12 mois lorsque j'ai une difficutlé. Puis me lance à lui expliquer ce qui longtemps m'a murée dans ma douleur: le fait de devoir 'paraître souriante, en contrôle, performante et n'ayant besoin de personne' alors qu'en réalité j'étais anxieuse, hésitante et en besoin d'écoute.

Et que si elle veut m'aider, j'ai besoin qu'elle sache tout ça car là aussi dire la vérité me fait du bien. Que je préfère la voir oui mais pour un temps court (une heure) pour rester détendue et ne pas avoir à retomber dans ces automatismes de simulation de positif.

En somme dans ce message à ma tante, je me mets en colère contre elle (mais sans qu'elle m'ait dit noir sur blanc 'je veux que tu simules du positif' juste une sensation en recoupant son fameux 'oui tu as été violée mais c'est le passé, il faut aussi parler de choses positives comme les musées, les restaurants, les sorties') En gros j'ai dit ce que j'avais à dire et puis voilà si j'ai été trop forte, je comptes sur elle pour rectifier ce qui n'est pas juste que j'aie pu penser ou dire et alors je répondrai de même en rectifiant ce qu'il faut.

Réinstaurer la confiance ça prend du temps mais je me dis que c'est ça aussi la confiance: me dire quand je fais mla l'autre saura me le dire et que là ce sera justement mon travail de me positionner justement.

Et je ne veux plus faire risette et dire je vais bien. D'aillleurs 'tu vas bien?' si je ne vais pas bien je dis 'non' à un proche. Avant je disais toujours 'oui pourquoi ça irait mal?' (et je sens que j'allais TRES MAL au fond. Je me souviens, mon coeur se serrait dans ma poitrine)
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Phelenix
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Publié le 07.07.2018 17:45
Le complexe de Wendy (et le complexe de Peter Pan)

Juste un petit billet parce que des idées échangées avec des amis m'ont fait réaliser un peu plus ce que déjà j'essayais de comprendre de plutôt négatif dans mon fonctionnement avec l'autre: le comportement de sacrifice, de sauvetage de l'autre, de sauveur, de tout donner à l'autre et ne pas vraiment penser à moi dans les faits tout en le niant dans les mots, etc.

J'ai lu sur le complexe de Wendy: la femme qui s'occupe des autres comme une Maman et dans le cas du complexe poussé à l'extrême en fait ne pense sa vie valable que si elle fait ainsi pour les autres (et au fond en espérant quand même des merci et de la reconnaissance même si elle se l'avoue peu ou pas dans cet extrême du complexe) et qui fait notamment beaucoup pour son compagnon, un Peter Pan immature généralement (les deux profils s'associant très bien dans leur extrême) lui qui a fortement besoin de réassurance, cache sous ses airs joyeux et rigolos des accès de colère soudains et inarrêtables dans les cas de Peter Pan les plus extrêmes. Un être assez égoiste, peu capable d'exprimer ses émotions et craignant fortement le rejet. Lui aussi comme la Wendy ayant souvent eu une enfance carencée affectivement et pleine d'injustices.

Longtemps j'étais une Wendy de l'extrême aussi à toujours essayer de rester là pour l'autre et particulièrement un amoureux, comme s'il était mon fils en fait. Et lui à accepter ça des mois et des années durant. Et lui à être tyrannique régulièrement et culpabilisant, très égoiste et même violent dans certaines situations.

Je me soigne année après année, relation après relation. Que la relation soit amicale ou amoureuse car ce complexe je l'avais aussi bien en amitié qu'en amour désirant.

Pour sortir de l'état de Wendy en fait c'est une histoire de degré de don de soi à l'Autre, c'est important de se donner aux autres mais pas entièrement. Dès que le ratio devient correct on respire et est présent à la fois pour lAutre et pous soi dans un équilibre nourrissant et épanouissant.

Longtemps je me disais que 'ben ma vie c'est ça avoir la satisfaction de faire pOUr les autres' et ma récompense, leurs sourires, leurs merci, leur contentement. Mais pour être honnête, j'étais aussi par accumulation régulièrement déçue, frustrée, en colère de penser qu'on ne me remerciait pas assez, ne faisais rien pour moi (le fameux 'je fais tout pour les autres mais moi qui fait pour moi?' des grands soirs de déprime accumulée souvent cachée de tous ou 'il faut toujours faire pour lui/elle et elle fera quand pour elle-même'?) En somme j'avais peu de contentement moi, peu de reconnaissance et au bout de deux bonnes décennies de ça, je me suis rendue compte que c'était illusoire pour moi de croire qu'en faisant plein de choses pour les autres ça allait remplir ma vie.

J'avais pas d'amis car le temps que j'aurais pu passer à recevoir d'eux, je l'investissais à donner tout ce que j'avais pour écouter et soigner l'autre. Faire le service; Typiquement lors d'un repas, je ne m'asseyais que quelques minutes affairée le reste du temps à servir, proposer un verre, proposer de resservir, de changer le menu si besoin. Intenable. Donc ben une fois lessivée par toute cette anxiété de service, j'avais pas l'énergie de parler de moi, et j'ignorais qu'un autre dans l'écoute POUR MOI ça existait. Je savais que j'écoutais l'autre mais pas que l'inverse était possible.

J'avais pas de sexualité car la sexualité au delà des abus sexuels de mon enfance, c'est un don de soi fort donc déjà si je savais pas bien doser le don de mon temps, ben instinctivement je ne prenais pas le risque de donner mon corps (et quand je l'ai fait il y a 9 mois, j'ai vite vu que j'étais beaucoup trop dans le sacrifice et j'ai beaucoup souffert, les cicatrices sont encore douloureuses)

Aussi ben je ne profitais jamais vraiment des petits plaisirs de ma vie. J'étais hyper accro au boulot dans l'idée de 'travailler à fond pour une société meilleure' Et donc je rentrais du boulot à la fermeture du lieu de travail, bossais encore à la maison, cuisinais même pour les collègues et rempilais le matin suivant à l'aube. J'avais pas de vie. Et j'étais aussi parfois intolérante à vouloir que tout le monde fasse comme moi: se sacrifie. Juger ceux qui avaient ce respect d'eux-mêmes de se ménager du temps pour eux (bravo à eux, j'ai depuis compris combien ils avaient raison!) Les jugeant égoistes ou pas très courageux, pas très généreux de leur temps. Non, simplement réalistes et pas dans la prétention aussi de penser qu'ils puissent réellement aider les autres, pas dans le brassage de belles actions mais dans le respect d'eux, le plus de calme et bravo à ces personnes, rétrospectivement ce sont elles mes modèles, ces mêmes personnes qu'autrefois je critiquais donc intérieurement souvent tout en nourrissant un fond de jalousie parce que elles semblaient assez épanouies à profiter simplement de la vie, ne pas parler de demain et de projets pour dans X mois mais juste apprécier cette journée de travail qui se termine et ce vent frais qui rafraichit agréablement après une journée d'été ensoleillée.

Sur le sujet: Neverland (le film) avec Johnny Depp.
La trilogie Fifty Shades que j'ai vu en diagonale c'est à mon sens exactement ça. Christian Grey a un Peter Pan.
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Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 13.07.2018 05:18
A l'épreuve de la dispute réparatrice

J'ai toujours cru que la dispute c'est pas bien, c'est pas beau.
En fait je me rends compte que ça dépend ce qu'on entend par 'dispute.'

Les disputes dans ma famille c'étiat du genre un qui hurle pour couvrir la voix de l'autre (= le museler), l'autre qui brandit le poing, de la terreur de se retrouver à l'hôpital blessé, de l'angoisse paroxystique, des pleurs qui blessaient à s'en cogner la tête contre les murs, des 'pauvre c*nne', des 'f*rme ta gueule ou je te l'*xplose' En somme ces 'disputes' étaient plutôt deux êtres avec de GRANDES INCAPACITES pour dire leurs émotions et ce qui leur manque et qui ce faisant se détruisent l'un l'autre dans des jugements et des humiliations.

D'ailleurs ce qui m'aide à désormais savoir quand je suis ou l'autre est dans le jugement c'est quand à un moment sur un mot qui (me) blesse je me dis 'mais ça veut dire quoi ce mot?' Parfois j'utilise en effet des jugements pour qualifier l'autre sitôt qu'ils sortent de ma bouche ça m'arrive de me demander mais 'je veux dire quoi là' et d'essayer de rattraper mon erreur en expliquant ce que je veux dire par 'tu es ceci/cela'. D'ailleurs je me sens perdre cette habitude de plus en plus naturellement de dire 'tu es un ceci/une cela. Ou tu es ceci/tu es cela' au profit de 'je n'apprécie pas tel comportement que tu as'

En effet, si l'autre me dit - ou je lui dis - 'pauvre c*nne' ben ça ne m'aide PAS DU TOUT à le comprendre lui. Je comprends qu'il est furax et m'accuse de moi être à l'origine de sa fureur mais je le hais de m'appeler ainsi 'pauvre c*nne' car ce mot n'a pas de sens et ne m'aide pas à savoir ce qui chez moi le rend furieux et donc logiquement ce que je pourrais penser à faire pour apaiser les choses entre nous.

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Mes dernières grosses disputes houleuses remontaient à mon ex il y a quelques mois. Un entre deux entre ces espèces d'horribles moments de mauvaise communication ci-dessus et ce que je recherche désormais et que j'appelle 'bonne dispute qui permet de progresser'

Parce que voilà le sens pour moi d'une bonne grosse dispute c'est de FAIRE PROGRESSER les deux. Les aider à ne pas s'encroûter dans une illusion de 'tu es belle, tu es beau si on pense ça me casse les pieds ta propension à m'envoyer des messages tous les jours et moi ta propension à utiliser des jugements trop souvent'. Et c'est pour cela que dans 'ma version de la dispute' il ne peut pas y avoir de jugements (insultes, mots qui ne représentent rien de concret compréhensible), d'accusations infondées, de vols des pensées de lautre avec mise dans sa bouche d'idées qu'il n'a jamais pensées ou en tout cas verbalisées.

J'aime beaucoup la dispute, je m'en rends compte avec l'homme que je fréquente actuellement. On a eu notre première grosse dispute et je me rend compte que j'ai aimé me disputer avec lui parce que justemnet il n'y avait pas avec lui autant de jugements pas du tout d'insultes. Et quand je lui ai dit qu'il avait interprété de façon erronée mes mots et inventé des sesn à mes mots il a reconnu sa propension à trop 'rêver' et trop 'interpréter' les mots de l'autre, que c'était son erreur et que ça lui faisait soudain réaliser et il m'en remerciait pourquoi certaines de ses exs l'avaient fui. Son humilité m'a désarmée, je crois que je suis tombée encore plus amoureuse de lui.

Et moi et bien il m'a fait progresser sur le terrain des jugements justement. Des 'qualificatifs' désobligeants et fait réaliser que j'ai ce problème à travailler pour pouvoir sainement me disputer avec lui ou n'importe qui.

En somme notre première grosse dispute a été plutôt une bonne dispute qui a réveillé chacun de nous sur un point clé pour progresser dans ses relations.

J'adore la dispute car je me rends compte aussi que quand elle n'est pas pleine d'agressivité mais juste une 'j'en ai ras le bol de telle chose et moi de telle autre chose' et bien ça stimule aussi l'envie de l'autre. ça met à nu tous les failles et les blessures et ça donne juste envie simplement et bellement de se faire l'amour pour s'apaiser et s'aider l'un l'autre à de réparer dans une belle union.

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Voilà, ça me fait juste du bien de pouvoir poster sur ce sujet de la dispute 'non agressive' parce que je découvre et je trouve ça super génial de mon côté de réaliser que ben la colère ça peut-être formidablement positif à exprimer quand bien fait.

Je n'aurais jamais cru qu'un jour je penserais la dispute ainsi et en viendrais même à célébrer de faire l'amour après une dispute. Et bien, une dispute saine au sens juste ci-dessus je trouve donc cela vraiment super positif et de faire l'amour après je trouve ça super génial de compassion mutuelle et de reconnexion à la vie et à ses blessures, de réparation.
P
Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 14.07.2018 00:47
Comment fait un être humain en grande détresse parce que personne ne l'écoute jamais vraiment?

Dans le cas de mes parents, il menace son enfant et en fait son psy et son écoutant. Il assène ainsi en permanence 'Si tu ne m'écoutes pas, je + menace de faire du mal à l'enfant' Il contraint ainsi l'enfant à écouter sa détresse d'adulte maquillée sous couvert d'ordres du type 'je veux que tu ranges tes affaires ou je veux être tranquille, je veux la paix' Le parent se raconte ainsi à son enfant, son manque de sérénité, sa détresse d'être humain et il force son petit à recevoir ça en infusion nuit et jour dès le berceau. A en devenir fou lui-même. Déjà si mal construit, si petit, si frêle et soumis à l'avidité d'amour et d'écoute d'un parent tout puissant et très invasif, très vampirisant de sa compassion. Un parent qui a en permanence besoin de se réassurer et qui focalise ce besoin sur le fait que son enfant lui obéit si l'enfant fait c'est rassurant, si l'enfant fait pas le parent perd pied dans la rage et le désespoir culpabilise l'enfant jusqu'à la moëlle, enfant qui se croit responsable pour le malheur de son parent. Alors que non, le parent est instable et depuis toujours avec ou sans l'enfant.

Si l'enfant n'écoute pas le parent (une personne en très grand besoin d'écoute donc en très grande souffrance intérieure), le parent devient fou de rage et de mal-être et parfois devient même violent physique. Il frappe l'enfant, il hurle sur l'enfant que l'enfant est un problème.

Le parent peut ainsi comme dans mon histoire harceler et haïr son enfant, rendre FOU son enfant tout ça parce que le parent n'aura jamais compris qu'il est un adulte en très grande souffrance qui a besoin d'être écouté massivement. Et pour ça il y a des psys et l'amitié et des associations d'aide psychologique.

Mes parents avaient massivement besoin d'écoutants extérieurs, des adultes. Ils se sont isolés socialement de tous les pairs* de leur âge. Et de leur famille de mauvaise écoute de toute façon. Puis ils ont par défaut en état de survie resserré leurs demandes d'affection et d'écoute sur les deux seuls êtres au monde à pouvoir encore les approcher, ma petite soeur et moi. Ils ont fait de moi leur écoutant privilégié à devenir berzingue parce que dit simplement moi la misère psychologique, sentimentale, émotionnelle, relationnelle, physique de deux adultes de 30 ans de plus que moi, mes parents, c'était BEAUCOUP TROP pour mes épaules de bébé, puis de petit enfant, puis d'ado et d'adulte aujourd'hui.

Voilà en quoi mes parents sont des bourreaux à premier titre. Des bourreaux parce qu'ils ne se sont pas pris en mains et ont laissé un petit enfant, moi, assumer pour eux LEUR besoin PERSONNEL CHACUN d'écoute massive. Et forcément un petit bébé, un petit enfant, un ado n'a pas à tenir ce rôle là du tout et de façon encore moins pardonnable pour ses parents. Dans l'ordre naturel des choses de la vie, ce n'est pas l'enfant qui écoute son parent et lui apprend à écouter l'Autre mais c'est bien dans cet ordre le parent qui offre de l'écoute à son enfant et lui fait un don précieux pour sa vie future: celui d'apprendre à écouter l'Autre.
M
moogli
Inscrit il y a 8 ans / Actif / Membre
Publié le 14.07.2018 11:33
Merci Phelenix. Tu mets en lumière une réalité trés difficile à exprimer. Tes mots sont un cadeau. Merci.
P
Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 01.08.2018 19:05
Et bien oui, parfois on fait une erreur mais on ne le fait pas exprès.

J'ai été biberonnée à l'idée que chacune de mes erreurs était 'un fait exprès pour nuire.' J'ai grandi avec cette idée, j'ai appliqué beaucoup trop pour que ça fasse sens et pas à mon honneur donc cette croyance.

Le médecin a 10 minutes de retard => Il ne m'aime pas.
Réalité: peut-être que cet homme commence sa journée de boulot comme tout le monde et qu'il est fatigué. Et moi je suis un détail dans l'histoire.

Et voilà je vois la pollution de ces vieilles croyances parano et aussi toujours le besoin de trouver un coupable. Et ça j'en ai marre aussi.
Si je suis en congé maladie c'est la faute de mes parents.
Si je suis malheureuse c'est parce que j'ai des traumas.
Si je peux pas être heureuse avec un homme c'est parce que j'ai été violée.

En fait je ne suis pas gentille avec moi-même, ce que je cherche juste à dire c'est que je crois tout à fait absolument que cette enfance de m*rde, ces parents complètemnt bourrés d'automatismes destructeurs, ces grands-parents aussi qui ont détruit leurs enfants (qui ont trouvé la résilience de faire mieux que eux malgré ça), ben ça laisse des sillons profonds de douleur mais voilà je sens que j'en ai marre de ressentir la morsure de toutes ces choses, j'ai envie de m'en débarrasser comme dans une ruade je me débarrasserais d'un vêtement qui m'étouffe et m'étrangle, sans prendre de gants, l'enlever au dessus de ma tête, vite, le déchirer s'il le faut, m'en libérer, besoin urgent de RES-PI-RER.
L
Lisbeth
Inscrit il y a 3 ans / Nouveau / Membre
Publié le 22.09.2020 22:07
Bonsoir tu veux planter ta nouvelle vie avec les autres.
Peut importe ta façon de faire au moins tu es dans l'action.

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