C
cerise
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Bonjour à toutes et tous,
Je viens sur ce forum pour trouver un peu de réconfort et de soutien car je traverse une période vraiment très pénible... Je me sens extrêmement seule dans ma vie car ce qui m'est arrivé est un réel handicap dans ma vie quotidienne et de couple... Je me sens régie par la peur, tout le temps, j'ai des soucis pour avoir une vie intime avec mon compagnon, j'ai souvent des pensées et pulsions suicidaires, mais j'essaie de lutter un maximum pour essayer de m'en sortir. C'est extrêmement difficile et souvent je sens que l'énergie que je puise en moi n'est pas infinie... je me sens souvent découragée et fatiguée...
Je vous explique un peu la situation mais le dossier est compliqué, j'espère que vous ne serai pas trop perdu.e.s dans tout ce fourbis !...
Lorsque j'avais 8ans 1/2, pendant les grandes vacances, mon cousin (de 3 ans mon aîné s'est prêté à des jeux sexuels sur moi. Au début c'était juste des bisous sur la bouche, puis plus ça allait, plus cela a été loin. Les bisous que je trouvais plutôt agréables au début, ça allait, mais ensuite il m'a obligé à lui faire des fellations, avec violence, en me tenant la tête ce qui m'a fait presque vomir, puis il a essayé la pénétration mais n'a pas réussi. Tout cela de façon cachée bien sûr, c'est à dire qu'on se retrouvait seuls dans une chambre ou une partie de cache cache par ex, et il faisait bien attention à ce qu'il n'y ait personne qui nous trouve en train de faire ce qu'on faisait. Je sentais bien qu'il ne fallait surtout rien dire à personne, il m'a plusieurs fois d'ailleurs envoyé sur les roses très sèchement lorsque j'ai une fois ou deux essayé de lui faire un bisou en public, en me disant qu'il ne fallait pas faire ça devant les gens sinon ils allaient tout découvrir. Cet été là, je me souviens que j'était tombée amoureuse de ce cousin, j'avais même demandé à ma mère si cela existait des gens qui se mariaient entre cousin/cousines...
Bref, à la fin des vacances j'étais obsédée par ce que j'avais vécu, mais je n'ai pas pu en parler à qui que ce soit. J'ai donc gardé ça pour moi, sans savoir vraiment si c'était grave ou pas. Mais j'ai bien compris qu'il se passait quelque chose qui n'allait pas du tout. Je faisais que de penser à ça, j'imaginais les gens que je rencontrais en train d'avoir des rapports intimes, sans oser en parler car j'ai bien remarqué que mes copines et copains ne parlaient pas du tout de ça. Je me sentais en total décalage et très seule.
Pendant mon adolescence j'ai eu plein de soucis en tous genre (crise d'ochlophobie m'empêchant d'aller manger le midi au self, dépression, troubles alimentaires, scarifications, pulsions suicidaires, mal être permanent...etc) et je ne comprenais pas d'où cela venait car pour moi j'avais eu une enfance heureuse (avec mes parents cela se passait bien et avec mes frères et soeurs aussi). J'ai refoulé ce souvenir en moi tout en ayant conscience (c'est difficile à expliquer, même moi j'ai du mal à comprendre pouquoi je n'en ai pas parlé plus tôt à quelqu'un...), mais sans me dire que ça pourrait venir de là. On a mis tout ça sur le compte du fait que j'étais complexée de mon poids (j'étais un peu en surpoids).
Et puis fin 2013, une de mes petites soeurs nous annonce qu'elle est enceinte. C'est à ce moment là, je ne sais pas comment d'ailleurs, que j'ai pu parler de tout ça à ma mère qui est tombée des nues. Le temps de digérer tout ça, et début 2014 ça a été la descente aux enfers.
Ma mère en discute une nouvelle fois et me dit qu'il s'agit bien d'un viol, et que ça explique beaucoup de choses. Moi je me dis que si j'avais été violée, je m'en serais aperçue quand même ! Que cela n'arrive qu'aux autres !... mais en fait plus le temps passe et plus je dois me rendre à l'évidence... je plonge donc dans une grosse remontée de tout le dossier, le mal être refait surface puissance mille et je ne peux plus travailler. Les pulsions suicidaires sont présentes tous les jours, c'est l'enfer. Et peu de temps après, ma mère plonge dans une période de souvenirs post-traumatiques, c'est l'enfer pour elle aussi car elle se souvient que son frère (donc le père du cousin qui m'a violée) l'a aussi violée quand elle était enfant.
Sur ça, j'apprends que je suis atteinte d'endométriose, une maladie gynécologique qui fait beaucoup de dégats psychologiques et physiques, je me fais opérer d'urgence début 2014. Cette année a été la pire de ma vie. Cela a été un ouragan dans ma famille.
Suite à ça, j'ai coupé les ponts avec mon cousin et mon oncle/tante, en 2015 j'ai déposé plainte. Depuis les relations avec ma mère sont très compliquées, car au début elle était un soutien mais très vite elle est devenue intrusive dans ma vie. Elle a dit des choses très blessantes à mon compagnon, elle est devenue très agressive envers moi également (d'après ma psy de l'époque ce n'est pas contre moi mais c'est très dur à vivre).
J'ai été suivie pendant 3ans par une psychologue qui était très bien. Là j'ai déménagé et j'essaie de trouver quelqu'un qui puisse m'accompagner mais c'est compliqué.
J'ai consulté une personne ce matin qui est normalement spécialisée dans les soucis de viols/abus sexuels et en lui racontant un peu mon histoire, elle m'a dit que ce n'était pas un viol pour elle car il n'y a pas d'agression de la part d'un adulte, cela reste dans le domaine de l'enfance, qu'il ne faut pas que je cristallise sur le mot viol... J'ai eu une très forte envie de vomir et je ne me suis pas sentie très bien, car c'est le discours que m'on servi mon oncle et mon cousin lorsque que ma mère et moi leur avons écrit à ce sujet. Pour eux ce sont des expériences entre enfants, la découverte de la sexualité etc...
Je me sens totalement perdue car j'ai l'impression que je dois encore me justifier de ce qu'il s'est passé, que de ne pas dire que c'était un viol finalement minimise ce qu'il s'est passé, j'ai l'impression de ne plus avoir de repère sur ce qu'il s'est passé... je ne sais plus quoi penser de ce qui m'est arrivé... le soucis est toujours que comme mon cousin n'était pas très vieux, souvent on me dit "ah mais oui mais non, il était jeune donc bon, c'était aussi un enfant", sous en tendu c'est moins grave quoi... ce genre de remarque fait gonfler une sorte de honte en moi, comme si on me disait, tu exagères ou tu n'as pas honte d'accuser un enfant ?
Qu'en pensez-vous ? Diriez-vous que c'est bien un viol ? Je me sentais comme un imposteur en sortant du rdv, je viens me plaindre alors qu'en fait ce n'est pas du tout ça, est-ce même de l'inceste finalement puisque un cousin germain ce n'est pas si proche finalement (des gens se marient entre cousin et cousines) ?...
j'ai vraiment besoin d'avoir des avis sur ça car ce rendez-vous m'a complètement déstabilisée... je suis perdue U__U
J'espère que ce n'était pas trop compliqué à lire, j'ai fait un très très gros résumé car il y a beaucoup d'autres paramètres qui interviennent mais tout ça pour dire que j'ai vraiment du mal à m'en sortir et que je pense que j'ai besoin de rencontrer des personnes qui ont traversé ce genres d'épreuves et qui ont réussi à vivre à peu près normalement après pour me sentir moins seule.
Merci de m'avoir lue jusqu'au bout si vous arrivez jusque là.
Cerise
Je viens sur ce forum pour trouver un peu de réconfort et de soutien car je traverse une période vraiment très pénible... Je me sens extrêmement seule dans ma vie car ce qui m'est arrivé est un réel handicap dans ma vie quotidienne et de couple... Je me sens régie par la peur, tout le temps, j'ai des soucis pour avoir une vie intime avec mon compagnon, j'ai souvent des pensées et pulsions suicidaires, mais j'essaie de lutter un maximum pour essayer de m'en sortir. C'est extrêmement difficile et souvent je sens que l'énergie que je puise en moi n'est pas infinie... je me sens souvent découragée et fatiguée...
Je vous explique un peu la situation mais le dossier est compliqué, j'espère que vous ne serai pas trop perdu.e.s dans tout ce fourbis !...
Lorsque j'avais 8ans 1/2, pendant les grandes vacances, mon cousin (de 3 ans mon aîné s'est prêté à des jeux sexuels sur moi. Au début c'était juste des bisous sur la bouche, puis plus ça allait, plus cela a été loin. Les bisous que je trouvais plutôt agréables au début, ça allait, mais ensuite il m'a obligé à lui faire des fellations, avec violence, en me tenant la tête ce qui m'a fait presque vomir, puis il a essayé la pénétration mais n'a pas réussi. Tout cela de façon cachée bien sûr, c'est à dire qu'on se retrouvait seuls dans une chambre ou une partie de cache cache par ex, et il faisait bien attention à ce qu'il n'y ait personne qui nous trouve en train de faire ce qu'on faisait. Je sentais bien qu'il ne fallait surtout rien dire à personne, il m'a plusieurs fois d'ailleurs envoyé sur les roses très sèchement lorsque j'ai une fois ou deux essayé de lui faire un bisou en public, en me disant qu'il ne fallait pas faire ça devant les gens sinon ils allaient tout découvrir. Cet été là, je me souviens que j'était tombée amoureuse de ce cousin, j'avais même demandé à ma mère si cela existait des gens qui se mariaient entre cousin/cousines...
Bref, à la fin des vacances j'étais obsédée par ce que j'avais vécu, mais je n'ai pas pu en parler à qui que ce soit. J'ai donc gardé ça pour moi, sans savoir vraiment si c'était grave ou pas. Mais j'ai bien compris qu'il se passait quelque chose qui n'allait pas du tout. Je faisais que de penser à ça, j'imaginais les gens que je rencontrais en train d'avoir des rapports intimes, sans oser en parler car j'ai bien remarqué que mes copines et copains ne parlaient pas du tout de ça. Je me sentais en total décalage et très seule.
Pendant mon adolescence j'ai eu plein de soucis en tous genre (crise d'ochlophobie m'empêchant d'aller manger le midi au self, dépression, troubles alimentaires, scarifications, pulsions suicidaires, mal être permanent...etc) et je ne comprenais pas d'où cela venait car pour moi j'avais eu une enfance heureuse (avec mes parents cela se passait bien et avec mes frères et soeurs aussi). J'ai refoulé ce souvenir en moi tout en ayant conscience (c'est difficile à expliquer, même moi j'ai du mal à comprendre pouquoi je n'en ai pas parlé plus tôt à quelqu'un...), mais sans me dire que ça pourrait venir de là. On a mis tout ça sur le compte du fait que j'étais complexée de mon poids (j'étais un peu en surpoids).
Et puis fin 2013, une de mes petites soeurs nous annonce qu'elle est enceinte. C'est à ce moment là, je ne sais pas comment d'ailleurs, que j'ai pu parler de tout ça à ma mère qui est tombée des nues. Le temps de digérer tout ça, et début 2014 ça a été la descente aux enfers.
Ma mère en discute une nouvelle fois et me dit qu'il s'agit bien d'un viol, et que ça explique beaucoup de choses. Moi je me dis que si j'avais été violée, je m'en serais aperçue quand même ! Que cela n'arrive qu'aux autres !... mais en fait plus le temps passe et plus je dois me rendre à l'évidence... je plonge donc dans une grosse remontée de tout le dossier, le mal être refait surface puissance mille et je ne peux plus travailler. Les pulsions suicidaires sont présentes tous les jours, c'est l'enfer. Et peu de temps après, ma mère plonge dans une période de souvenirs post-traumatiques, c'est l'enfer pour elle aussi car elle se souvient que son frère (donc le père du cousin qui m'a violée) l'a aussi violée quand elle était enfant.
Sur ça, j'apprends que je suis atteinte d'endométriose, une maladie gynécologique qui fait beaucoup de dégats psychologiques et physiques, je me fais opérer d'urgence début 2014. Cette année a été la pire de ma vie. Cela a été un ouragan dans ma famille.
Suite à ça, j'ai coupé les ponts avec mon cousin et mon oncle/tante, en 2015 j'ai déposé plainte. Depuis les relations avec ma mère sont très compliquées, car au début elle était un soutien mais très vite elle est devenue intrusive dans ma vie. Elle a dit des choses très blessantes à mon compagnon, elle est devenue très agressive envers moi également (d'après ma psy de l'époque ce n'est pas contre moi mais c'est très dur à vivre).
J'ai été suivie pendant 3ans par une psychologue qui était très bien. Là j'ai déménagé et j'essaie de trouver quelqu'un qui puisse m'accompagner mais c'est compliqué.
J'ai consulté une personne ce matin qui est normalement spécialisée dans les soucis de viols/abus sexuels et en lui racontant un peu mon histoire, elle m'a dit que ce n'était pas un viol pour elle car il n'y a pas d'agression de la part d'un adulte, cela reste dans le domaine de l'enfance, qu'il ne faut pas que je cristallise sur le mot viol... J'ai eu une très forte envie de vomir et je ne me suis pas sentie très bien, car c'est le discours que m'on servi mon oncle et mon cousin lorsque que ma mère et moi leur avons écrit à ce sujet. Pour eux ce sont des expériences entre enfants, la découverte de la sexualité etc...
Je me sens totalement perdue car j'ai l'impression que je dois encore me justifier de ce qu'il s'est passé, que de ne pas dire que c'était un viol finalement minimise ce qu'il s'est passé, j'ai l'impression de ne plus avoir de repère sur ce qu'il s'est passé... je ne sais plus quoi penser de ce qui m'est arrivé... le soucis est toujours que comme mon cousin n'était pas très vieux, souvent on me dit "ah mais oui mais non, il était jeune donc bon, c'était aussi un enfant", sous en tendu c'est moins grave quoi... ce genre de remarque fait gonfler une sorte de honte en moi, comme si on me disait, tu exagères ou tu n'as pas honte d'accuser un enfant ?
Qu'en pensez-vous ? Diriez-vous que c'est bien un viol ? Je me sentais comme un imposteur en sortant du rdv, je viens me plaindre alors qu'en fait ce n'est pas du tout ça, est-ce même de l'inceste finalement puisque un cousin germain ce n'est pas si proche finalement (des gens se marient entre cousin et cousines) ?...
j'ai vraiment besoin d'avoir des avis sur ça car ce rendez-vous m'a complètement déstabilisée... je suis perdue U__U
J'espère que ce n'était pas trop compliqué à lire, j'ai fait un très très gros résumé car il y a beaucoup d'autres paramètres qui interviennent mais tout ça pour dire que j'ai vraiment du mal à m'en sortir et que je pense que j'ai besoin de rencontrer des personnes qui ont traversé ce genres d'épreuves et qui ont réussi à vivre à peu près normalement après pour me sentir moins seule.
Merci de m'avoir lue jusqu'au bout si vous arrivez jusque là.
Cerise