Pourquoi m’a-t-elle fait ça ? Pourquoi ne m’a-t-elle pas permis d’avoir une enfance normale ? Pourquoi moi ? J’ai compris depuis peu qu’elle n’était pas devenu le monstre qu’elle est par ma faute, au fond elle a toujours été cette personne manipulatrice, perverse, qui cherche à détruire pour son propre plaisir. Je ne sais pas si ma plus grande haine va vers elle ou moi, moi qui a été incapable de me défendre, moi qui la laissé faire, moi qui aurait aimé pouvoir crier, hurler ce qui se passait.
Toi qui joue les innocentes, qui me traite de menteuse et toi aussi, celui qui était mon père, je te demandais juste de me croire et tu ne l’a pas fais. Tu as préféré la croire elle. A mes yeux, tu n’es plus ma mère, tu n’as plus le droit de porter ce titre. Tu es juste la femme qui a préféré prendre son plaisir plutôt que d’aimer et protéger son enfant. A cause de toi, j’ai envie que tout s’arrête. Je n’ai plus envie de sourire, je n’ai plus envie de faire semblant d’aller bien, car je vais mal, je me hais au plus profond de moi. Je veux que ça finisse, je ne veux plus de ces images dans ma tête, de ce ressenti, je ne veux plus de tout ça. Je veux pouvoir m’allonger et enfin m’endormir en paix.
Bonjour,
La haine pour soi ou pour autrui, c'est l'expression d'une extrême souffrance qui tourne en rond en soi, sans fin.... sans exutoire sain, et que seule le " dormir enfin en paix " semblerait pouvoir faire oublier. C'est terrible lorsque la souffrance vous remue les tripes, vous fait pleurer intérieurement des pieds jusqu'à la tête ! Personne ne peut entendre ce chagrin intérieur.... et souvent, l'âme déboussolée parce que sans preuves, nous cachons ce supplice par des sourires, des attitudes faussement heureuses, faussement adaptées....
L'isolement nous le traînons partout, seule, ou parmi les autres et encore plus en famille où la douleur intérieure est alors à son paroxysme sauf si on ce coupe de soi-même !
Votre mère sans doute s'est enfoncée dans le déni manipulatoire, dès le premier geste hors-norme, sans doute parce qu'elle ne pouvait que se haïr ; comme un monstre elle a renvoyé le feu de cette haine sur sa fille car à travers celle-ci lui est renvoyé sans cesse, à elle, le plus mauvais portrait haïssable d'elle-même. Et donc, cette mère - pour pouvoir vivre face à sa triste image renvoyée - a pris l'habitude, sans doute, chaque fois que cela lui était possible, de se sur-positiver auprès de son mari, qui, heureux en tant que mari n'a alors pas eu de clairvoyance possible pour "entendre " véritablement sa fille.
Personne ne peut vivre sans amour : votre mère ne pouvait plus être aimée de vous (et vous plus d'elle). Donc votre mère a tout fait pour captiver l'amour de son mari.
En vous lisant, je me revois jeune, lorsque je passais des jours et des jours à ne pouvoir que dormir pour oublier une souffrance que je ne comprenais pas, tandis que tout m'échappait dans ma vie ( victime inceste-père, mémoire retrouvée trop tard)
Vous vous réagissez très lucidement : les images, les ressentis, ces peaux d'âne que nous traînons toutes, nous victimes d'incestes, de viols, il ne faut pas en avoir honte : ce n'est pas lié à ce que nous sommes réellement.
Tout cela, c'est comme si nous avions reçu du mauvais courant : alors vivons avec notre électricité à nous !
Faites des étincelles de votre âme, de votre corps, de votre esprit, éloignez-vous intérieurement de ce qui ne peut que vous court-circuiter : j'ai eu des années de souffrance et je souffre encore, mais, le plus important de tout, c'est d'éloigner au moins intérieurement, ce qui est malsain, de prendre de la distance intérieure vis-à-vis de votre mère.
Elle c'est elle et vous c'est vous et vous êtes unique.
Sortez le bonheur de vous-même : artistiquement, dessin, peinture, photo ou autres... N'espérez pas qu'il naisse de votre mère ou père ou autre.
Et partagez ce bonheur.
La souffrance sera toujours là, mais il y a toujours quelque chose d'unique en soi à offrir aux autres.
Je sais c'est facile à dire, à écrire, mais en tant que victime nous sommes vraiment de braves soldats et entre nous nous le savons bien !
En espérant que vous voyez ou verrez un bon psy.
Bonne chance.
Alors