Madame, Monsieur, Je me permets de vous écrire car je suis la maman de Z., 4 ans et demi, et je souhaite témoigner pour faire avancer les choses.
En octobre 2019, lors d'un retour d'un week-end chez son papa, j'ai constaté un changement de comportement de Z. Cela a commencé par cette scène étrange : elle était dans les bras de son papa, nous étions dimanche soir, et il était monté chez moi pour ramener Z. d'un week-end qu'elle passait chez lui. Lorsqu'elle était dans ses bras, elle lui a ouvert la bouche et a dit "regarde maman, il y a un bébé dans la bouche à papa, regarde". J'ai trouvé cela très étrange ! Il est devenu tout rouge, et je lui ai demandé de quoi elle parlait ; il m'a répondu "je ne sais pas, elle m'a fait ça tout le week-end", et il est parti. J'ai déshabillé Z., je l'ai mise au bain et au moment de la laver avec le gant, elle s'est mise à hurler et elle m'a dit "non maman pas toucher la gouloutte, papa a touché la gouloutte j'ai mal..." Cela a duré plusieurs jours, sans pouvoir la laver.
Je l'ai emmenée chez son pédiatre pour lui en parler. J'ai expliqué au pédiatre la situation, il l'a oscultée et m'a proposé deux solutions : la première étant que je me rende de suite au commissariat et que je porte plainte, la deuxième qu'il fasse un signalement à l'ASE si jamais je ne me rendais pas au commissariat. Je suis allée au commissariat immédiatement après être sortie de son cabinet. J'ai dénoncé l'inceste que ma petite fille subissait de son papa par une plainte il y a deux ans, le 26 novembre 2019. ==> PLAINTE TOUJOURS PAS INSTRUITE, aucune audition, aucune garde-à-vue pour le papa. Lors de ma plainte, les services de police m'ont demandé de rester discrète et de ne pas informer le papa de mes démarches. Je les ai écoutés, leur faisant confiance.
Rapidement le premier confinement est arrivé, Z. est restée avec moi. A la sortie du confinement, Z. est retournée chez son papa, elle est revenue plusieurs fois avec le sexe très rouge. (Que j'ai fait constater par le pédiatre). En août 2020, Z. est allée passer 15 jours chez son papa. En revenant de ce séjour, elle avait un zona dans le dos, et m'a informée qu'elle avait dormi dans le lit de son papa. A la suite de ces vacances, quand j'informait Z. du prochain week-end qu'elle passerait chez son papa, elle se griffait le visage, hurlait et tapait contre les murs de sa chambre refusant d'y aller. J'ai donc emmené Z. chez un psychothérapeuthe, qui m'a informée qu'il y avait un réel problème avec son papa, que dès qu'on abordait le sujet, elle se renfermait, elle switchait... alors que Z. est une petite fille solaire, dynamique, très communicante. La psychothérapeuthe n'a pas voulu me donner son compte-rendu et m'a informée que seul le juge pouvait lever le secret professionnel.
D'octobre 2020 à avril 2021, Z. a vu son papa un week-end par mois. J'ai fait une non-représentation d'enfant en décembre 2020 pour les vacances de Noël, car Z. ne voulait pas aller chez son papa. J'ai été convoquée 3 semaines après par la police, en audition libre. Ils m'ont fait la morale et c'est à ce moment là que je leur ai demandé des nouvelles de ma plainte. Ils étaient étonnés de ma question et ont recherché dans leur logiciel. Ils ne l'ont pas trouvée ; leur réponse a été : "la plainte est certainement entre les mains du commissariat de la ville de Monsieur". Z. est allée une semaine en vacances en février et une semaine en vacances en avril chez son papa. Elle est revenue toujours avec le sexe très rouge que j'ai fait constater par le pédiatre, et une brulûre au bras. Lors du retour de vacances d'hiver, Z. était dans le bain, et elle me dit "tu sais maman, moi j'ai un secret avec mon papa, mais je n'ai pas le droit de le dire. Parce que si je te le dis, tu vas aller en prison et je ne te verrai plus. Si la police arrive, mets les mains en l'air et je te protègerai..." C'est à ce moment-là que j'ai saisi le juge des enfants. Voyant que la police ne faisait rien. C'en était de trop !
J'ai saisi le juge des enfants (JE) en mars 2021. La JE a demandé à l'ASE d'enquêter. Z. et moi-même avons été reçues à plusieurs reprises. L'ASE a auditionné seule Z. et a relevé des éléments inquiétants et a demandé à la JE la suspension de droits de Monsieur. ==> La JE était dans une colère noire le jour de l'audience, elle m'a hurlé dessus, en me disant qu'on ne suspendait pas les droits d'un parent. Malgré la présence et le rapport de l'ASE, elle a refusé la suspension et a demandé une assistance médico-éducative en juillet. A ce jour, personne n'a pris contact avec moi concernant l'assistance médico-éducative. Lors de cette audience, l'avocat de la partie adverse a plaidé l'aliénation parentale. En juillet 2021, j'ai fait un complément de plainte à ma première plainte de novembre 2019 avec tous les éléments et les faits nouveaux de novembre 2019 à juillet 2021 (photos, sexe rouge, compte-rendu pédiatrique, zona, urticaire, brulûre...). ==> A ce jour, plainte non-instruite, aucune audition, aucune garde-à-vue. En juillet 2021, je fais une deuxième non-représentation d'enfant. En juillet 2021, un signalement avec des vidéos a été fait de la part de la psychothérapeuthe de Z. auprès de la cellule des informations inquiétantes. ==> A ce jour, rien n'a été mis en place.
Juillet 2021 ==> je suis auditionnée suite à la plainte de Monsieur. En août 2021, Z. a révélé le secret qu'elle avait avec son papa grâce à l'accompagnement de son psy : "mon papa, il met son doigt à l'intérieur de mon ventre, et dans ma bouche, et j'ai envie de vomir". Août 2021, plainte pour viol déposée à la suite de ces paroles. ==> A ce jour, plainte toujours pas instruite, pas d'audition, pas de garde-à-vue. En août 2021, je fais une troisième non-représentation d'enfant. Il porte plainte contre moi. En septembre 2021, nous sommes reçus par les UMJ. Z. a rencontré une psychologue et a subi un examen gynécologique. Ensuite j'ai rencontré la psychologue qui a été odieuse avec moi. [...]
Le 21 septembre 2021, nous passons devant le JAF. Je demande à ce que les visites avec son papa soient médiatisées le temps de l'enquête et je demande une expertise pour prouver que je ne faisais pas d'aliénation parentale. Le JAF rend son délibéré le 18 octobre 2021, soit 4 jours avant les vacances de la Toussaint, il déboute toutes mes demandes et accepte les demandes du papa, c'est-à-dire une semaine à chaque vacance scolaire. Le JAF me reproche dans la décision de justice de ne pas avoir transmis au dossier les plaintes pour "agression sexuelles et viols", ce qui aurait pu accéder favorablement à mes demandes. Mon avocat et moi-même les avons fournies. On me reproche d'avoir fourni des photos du sexe de ma fille de mauvaise qualité et en noir et blanc. J'ai fourni des photos en couleurs. Je demande à mon avocate ce qu'il se passe. Elle me répond "Je ne sais pas, étrange, étrange...". Elle m'a fourni les preuves que les plaintes ont bien été transmises au JAF et qu'elle a donné les photos en couleurs.
Octobre 2021==> je fais une quatrième non-représentation d'enfant pour les vacances de Toussaint, je ne respecte pas la décision de justice. Il porte plainte contre moi. Octobre 2021 ==> la psychothérapeute de Z. fait un deuxième signalement avec de nouvelles vidéos suite à une séance qu'elle a eu avec Z. où ont voit Z. prendre une poupée et montrer ce que son papa lui fait. Elle soulève la jupe de la poupée et met le doigt sur les parties génitales et dans la bouche de la poupée. Elle explique que cela se passe dans la salle de bain. La cellule des informations inquiétantes dit à la psychothérapeute se souvenir de la fillette et s'étonne qu'il n'y ait rien qui ait été mis en place. Je vais faire appel à la décision de justice qui a été rendue le 18 octobre 2021. Aujourd'hui je risque la correctionnelle, de la prison et une amende, et même pire, la perte de la garde ma petite fille. Je ne comprends pas que dans le pays des droits de l'homme, nous soyons si peu protégés, nous les parents protecteurs et surtout les petites victimes. Z. est suivie par un pédopsychiatre et une psychothérapeuthe. Je dois avouer que je suis déboussolée par le système judiciaire français. Je pensais vraiment que nous étions vraiment bien protégés en France. Je découvre l'envers du décor et les différents dysfonctionnements. J'espère que les choses changeront rapidement et que ce témoignage servira à faire bouger les choses. Je garde espoir et je continuerai de protéger ma fille. Bien à vous, M.