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Patrick.L
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Paru tout récemment, le livre "En finir avec la culture du viol" de Noémie Renard tente de comprendre pourquoi le viol est un crime à la fois tellement répandu et tellement banalisé, et très rarement puni par la justice.
Ce livre n'est pas un témoignage ni une aide pour le parcours de reconstruction. Il va être utile surtout aux personnes qui cherchent à prendre du recul, à comprendre le phénomène dans son ensemble, à venir en aide à des proches, et à militer.
Noémie Renard examine les relations de domination qui sont au coeur de la culture du viol, et les stéréotypes qui nous empêchent collectivement d'appréhender la réalité du viol.
Ainsi l'image populaire du "vrai viol" commis par un inconnu armé d'un couteau dans une rue sombre, masque la réalité du viol le plus souvent commis par un membre de l'entourage amical et familial.
De même l'image populaire du "pédophile" qui fait la sortie des écoles pour essayer de faire monter des enfants dans sa camionnette masque le fait que 75% des faits de pédocriminalité sont incestueux.
Autre stéréotype, celui des désirs masculins qui sont présentés comme des "besoins", des pulsions irrépressibles, comme une sorte de "droit au sexe" naturel et fondamental. Ce droit au sexe des hommes engendrerait en creux une sorte d'obligation pour les femmes, voir pour les enfants, de satisfaire les désirs masculins pour ou contre leur gré.
Moi qui suis un homme, et qui compte plusieurs survivants de l'inceste (hommes et femmes) dans mon entourage proche, ce livre m'a fait réfléchir sur ma propre masculinité, sur les préjugés dans lesquels j'ai grandi.
Ce qui m'a beaucoup interpellé aussi c'est le lien que Noémie Renard montre, à l'aide d'études scientifiques et d'autres sources, entre la culture du viol et le racisme, l'homophobie, le sexisme bien sûr et d'autres formes de discrimination. Le viol est avant tout une question de domination peut-être davantage encore que de sexualité. Et la façon dont les fictions grand public comme "50 Nuances de Grey" peuvent véhiculer les stéréotypes de la culture du viol.
Les propositions que formule Noémie Renard (auteure par ailleurs du blog antisexisme.net) se rapprochent des 29 propositions pour un plan Inceste de l'AIVI: sensibiliser et éduquer, former les professionnels, faire progresser la loi, se donner les vrais moyens et lutter contre les inégalités.
Elle conclut en disant qu'il ne faut pas tout attendre de l'État, et que c'est l'affaire de chacun et de tous de lutter contre l'inceste, la pédocriminalité, et les violences sexuelles en général.
Alors, qu'est-ce qu'on attend pour se mettre au travail ?
[attachment=1653]En-finir-avec-la-culture-du-viol.jpg[/attachment]
Ce livre n'est pas un témoignage ni une aide pour le parcours de reconstruction. Il va être utile surtout aux personnes qui cherchent à prendre du recul, à comprendre le phénomène dans son ensemble, à venir en aide à des proches, et à militer.
Noémie Renard examine les relations de domination qui sont au coeur de la culture du viol, et les stéréotypes qui nous empêchent collectivement d'appréhender la réalité du viol.
Ainsi l'image populaire du "vrai viol" commis par un inconnu armé d'un couteau dans une rue sombre, masque la réalité du viol le plus souvent commis par un membre de l'entourage amical et familial.
De même l'image populaire du "pédophile" qui fait la sortie des écoles pour essayer de faire monter des enfants dans sa camionnette masque le fait que 75% des faits de pédocriminalité sont incestueux.
Autre stéréotype, celui des désirs masculins qui sont présentés comme des "besoins", des pulsions irrépressibles, comme une sorte de "droit au sexe" naturel et fondamental. Ce droit au sexe des hommes engendrerait en creux une sorte d'obligation pour les femmes, voir pour les enfants, de satisfaire les désirs masculins pour ou contre leur gré.
Moi qui suis un homme, et qui compte plusieurs survivants de l'inceste (hommes et femmes) dans mon entourage proche, ce livre m'a fait réfléchir sur ma propre masculinité, sur les préjugés dans lesquels j'ai grandi.
Ce qui m'a beaucoup interpellé aussi c'est le lien que Noémie Renard montre, à l'aide d'études scientifiques et d'autres sources, entre la culture du viol et le racisme, l'homophobie, le sexisme bien sûr et d'autres formes de discrimination. Le viol est avant tout une question de domination peut-être davantage encore que de sexualité. Et la façon dont les fictions grand public comme "50 Nuances de Grey" peuvent véhiculer les stéréotypes de la culture du viol.
Les propositions que formule Noémie Renard (auteure par ailleurs du blog antisexisme.net) se rapprochent des 29 propositions pour un plan Inceste de l'AIVI: sensibiliser et éduquer, former les professionnels, faire progresser la loi, se donner les vrais moyens et lutter contre les inégalités.
Elle conclut en disant qu'il ne faut pas tout attendre de l'État, et que c'est l'affaire de chacun et de tous de lutter contre l'inceste, la pédocriminalité, et les violences sexuelles en général.
Alors, qu'est-ce qu'on attend pour se mettre au travail ?
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