Bonsoir Morefil, Bonsoir Tous,Oui, je lisais sur le sujet de comment les émotions brutes d'un patient en état de stress post-trauma peuvent en fait provoquer à un professionnel qui ne sait pas se gérer un
traumatisme vicariant.
Comment nos traumas peuvent en fait réactiver les traumas perso du thérapeute. Un thérapeute professionnel doit sur le papier ne pas laisser ses émotions l'envahir de façon démesurée pour justement rester en capacité d'aider son patient. C'est pour cela que thérapeute est bien un METIER et non pas juste s'asseoir dans un fauteuil en ayant lu des livres de psycho et d'écouter le patient en face. Il y a aussi un travail de mise à distance de l'émotion que le thérapeute a intérêt pour lui et pour le patient à maîtriser sinon bonjour les catas. Et dans mon expérience, ben, force est de constater que sur 5 psys, 1 est vraiment pro, 4 autres une cata rapidement.
Après, j'ai envie de dire que nous allons chez un thérapeute en confiance et que si le thérapeute ne sait pas se gérer, c'est humain de sa part et
notre besoin légitime d'écoute et d'empathie, il faut partir le combler chez un autre psy qui se gère bien mieux cette fois. D'ailleurs de ce que je lisais le traumatisme vicariant peut provoquer ces fameuses réactions maltraitantes, agressives, évitantes ou insensibles contre le patient.
Je n'irais plus faire réparer ma voiture chez un garagiste qui est épuisé et oublie deux fois de suite de rebrancher la sonde de température liquide moteur sur la voiture et qui m'occasionne deux surchauffes moteur et deux rendez-vous au garage. Je comprendrais que cet homme est fatigué et fait des bêtises, je ne le jugerai pas, mais moi j'ai besoin d'un service de qualité. J'irais ailleurs. Je me respecterais. Ben c'est pareil avec le psy. Comprendre qu'il disjoncte par surcharge, c'est bien mais après
il faut se respecter soi et ne pas rester dans une relation professionnelle qui a dépassé le professionnel à cause de l'incapacité du psy à rester professionnel.J'ai beaucoup lu sur ce sujet parce que j'ai vu comment mon post-trauma lorsque je cesse de volontairement m'anesthésier émotionnellement en présence d'un proche affecte la personne en face de moi. C'est comme si mon trauma réactivait les traumas chez l'autre. Et j'ai compris que les psys c'est un peu le problème. Q
uand on n'a pas la capacité de mettre à distance l'émotion de son patient (par fatigue temporaire ou manque d'outils et de stratégies) ben on se prend des bouffées d'agonie d'une violence inouie régulièrement et ça affecte. Et on cesse de devenir un aidant pour devenir assez antagoniste et donc néfaste au patient. Pour aider l'autre dans un métier d'aidant, il faut déjà aller fort bien soi-même.
Après, le patient n'y est pour RIEN. Nous on est en détresse, on va voir le thérapeute pour de l'aide, c'est son travail. Si le thérapeute va mal, c'est son travail comme nous on le fait d'aller chercher de l'aide pour lui cette fois.
Le mieux, c'est de changer de thérapeute.Avec ma psy, je m'anesthésie beaucoup parce que je sais que je ne veux pas avoir à vérifier si mes émotions d'agonie pourraient l'affecter, je ne veux pas prendre le risque encore, c'est un accord que j'ai avec moi-même. Je la préviens quand je vais décompenser pendant la séance. Je lui dis 'Bon allez, là ça va être dur, j'y vais.' J'estime que c'est pour moi l'avantage d'avoir su contenir mon agonie 22 ans, je sais quand fermer la boîte de Pandore et quand l'ouvrir aussi volontairement (quand elle ne craque pas toute seule comme il y a 7 mois).
Je sens que je peux me lâcher de plus en plus avec elle à mesure des séances et ça me rassure. Et aussi parce que le travail que je fais seul fait que j'apprends à m'autogérer en cas de bouffées d'angoisse/colère/haine/terreur/agonie/désespoir/mort
Ma psy est le seul être humain avec qui je peux ouvrir la boîte de Pandore un assez long moment. J'ai essayé avec mes proches et c'est une catastrophe, ils sont trop perméables émotionnellement, ils ne sont pas psy justement et je les respecte trop pour les exposer à ça. Après, j'ai aussi conscience que ça va se vider pour moi au fur et à mesure que j'écris, que je parle, que je verbalise à haute voix.
Il y a plein de techniques pour se réapproprier émotions et souvenirs traumatiques, les vider déjà bien seul aussi. Je lisais d'une psychologue québécoise avec un certain amusement devant la
trivialité enfantine du propos et en même temps trouvant cela assez judicieux au fond que
'Pour se soulager l'esprit, il faut le faire comme avec le corps. Que les larmes, c'est le pipi de l'esprit. Et que les mots, c'est le caca. Et qu'il faut donc régulièrement se laisser à pleurer et parler, sans forcer non plus mais le faire régulièrement comme ça vient sans réfléchir."
Et donc peut-être aussi que te vider en pleurant et laissant les souvenirs et les émotions revenir, ça pourrait te faire beaucoup de bien et aussi de mettre plus de mots (oral, écrit, seul et/ou à d'autres) en plus d'un psy qui serait plus imperméable à notre 'pipi et caca' de l'esprit, je me permets de terminer sur cette petite note enfantine.