J'ai mis un peu de temps dans mon histoire pour comprendre que parfois ce n'est pas tellement le type de geste qui en soi est un problème que l'impact que ça a eu sur moi et doublé souvent du fait que je n'ai pas été autorisée à dire mon mal-être et n'ai donc pas été réparée psychologiquement d'un acte de mon parent sur moi.
Par exemple ma mère "jouait" seule en mettant sa main sous ma jupe contre mes fesses et ma culotte. Objectivement je trouve que c'est une "agression" parce que déjà c'est à mon sens inacceptable de faire cela à n'importe quel être humain (son compagnon aussi). En plus dans mon histoire, ma mère a aussi répété les actes donc il y a un facteur traumatique aggravant pour l'ado que j'étais: la répétition. Et encore plus traumatique aussi quand des années plus tard j'ai essayé d'obtenir de sa part une reconnaissance que ce n'étaient pas des gestes de respect de sa part, elle m'a dit qu'elle ne faisait jamais rien de mal mais que c'était moi le problème, qui faisait mal. Donc troisième circonstance aggravante dans ma situation, un refus de reconnaissance que l'autre m'a manqué de respect au point de pouvoir qualifier cela pour moi de violence et carrément d'agression.
Et donc en fait là dans mon exemple ce geste de main aux fesses de ma mère est objectivement un geste de manque de respect total, dans aucun contexe je ne peux concevoir que quelqu'un se glisse derrière un autre et lui met la main aux fesses sous la jupe et que l'autre vive "plutôt bien" la chose. Je pense que dans 99% des cas il y aura un fond de blessure fort. En tout cas dans aucun contexte entre un parent et son enfant.
Par contre avec des gestes et comportements maternels autres, ce qui moi me pose problème ce n'est pas tant le geste en soi que comment je l'ai vécu (très douloureusement) et encore une fois en plus pour couronner le tout le manque de reconnaissance de sa part elle ne veut pas écouter que j'ai souffert de son comportement.
Par exemple, ma mère me laissait venir dans son lit quand j'avais 8 ans par là, mon père était en déplacement pour le travail régulièrement le weekend et je le "remplaçais" dans le lit conjugal. Et franchement avec le recul je trouve ça problématique car aussi ma mère était une personne complètement dépressive qui se retrouvait dans des états très choquants pour un enfant (et même difficiles à gérer par la suite quand j'étais adulte) où elle était là sur le dos à regarder le plafond et à ne rien dire, les yeux dans le vague et moi j'avais l'impression à côté d'elle qu'elle était en train de mourir et devenir froide alors je mettais mon corps contre elle et j'essayais dans ma tête de faire ce que j'appelais la consoler, la réconforter. En somme la sauver psychologiquement. Elle souffrait très probablement d'une forme existentielle de dépression dans laquelle elle s'autoentretenait encore il y a 2 ans à 65 ans (et qu'elle refusait aussi de soigner engoncée dans son arrogance à répéter qu'elle n'avait besoin de rien ni de personne pour faire ce qu'elle avait à faire)
En soi le comportement de ma mère de me laisser venir dans son lit n'est pas je trouve trop grave, ce n'est vraiment pas une bonne chose je pense si c'est trop souvent car ça ne marque pas les limites sainement mais si on en parlait 5 minutes aujourd'hui je sais que je ferais vite la paix sur ça. Là où par contre je mettrai probablement encore des années et des années peut-être aussi en thérapie d'ici quelques temps pour me remettre des chocs répétés répétitifs de ses mains aux fesses et aussi de ses nudités complètes dans une atmosphère humide et étouffante de salle de bain qui me choque encore à l'écrire ici et là aussi répété pendant plus de 20 ans à raison de deux fois par jour (ma mère étant aussi un tyran du contrôle, à la maison les jours se succèdaient et se ressemblaient ainsi que les mois et les années et donc les agressions aussi.)
Tout ça pour dire que ce qui m'importe ce n'est pas toujours tant le comportement en soi (respectueux ou pas objectivement) mais comme je l'ai vécu (mal) et que je n'ai pas eu de reconnaissance sincère en face par la personne qui a eu ce comportement, ma mère.
En somme dans mon histoire ce qui m'importe désormais c'est vraiment de pouvoir affirmer que j'ai souffert par des gestes de ma mère, qu'ils soient objectivement parfois des agressions, oui tout à fait (des gestes beaucoup trop violents pour être supportés par un enfant et que ma mère aurait dû avoir le respect de ne jamais m'imposer); ou des gestes de maladresse et d'erreur profonds qui m'ont occasionnés des chocs psychologiques parfois là aussi répétés.
Et ce qui m'importe aussi mais que malheureusement je n'obtiendrai probablement jamais d'elle comme encore il y a 2 ans elle était dans sa logique que "ce sont les autres qui lui font mal et pas elle"; mais bien entendu ce serait d'obtenir sa reconnaissance sous ce genre de forme: je t'ai fait mal par ce comportement et la répétition de ce comportement, je le réalise, je n'en avais pas l'intention au fond du fond mais engoncée dans mon arrogance, dans mon égoisme, ma folie parfois, ne pensant qu'à moi, je l'ai fait et mon intention ne change surtout rien au fait que toi tu en as bien souffert et je m'en veux et te demande pardon.
Là ça me permettrait je pense un jour d'aller mieux de ses agressions et en tout cas de me soulager plus vite que sans sa reconnaissance du tout.
Désormais pour mon histoire j'ai changé ma façon de voir les choses comme ça et je me sens déjà significativement mieux même si avec l'absence de reconnaissance de sa part que ses comportements m'ont significativement abimée voire même détruite parfois, et bien ça me fait mettre encore plus de temps pour me réparer, et pouvoir espérer aller mieux un jour et c'est ça qui me peine beaucoup aujourd'hui désormais, qu'elle ne m'aime pas assez pour m'aider à me délivrer le plus facilement et le plus vite possible du poids de la souffrance que ses comportements parfois agresseurs, parfois d'erreur m'ont infligée
Dans mon histoire c'est encore son absence d'amour là que je vis terriblement à l'heure actuelle, certains jours ça va, certains ça tire comme ce soir où j'ai aussi besoin de vous en parler
Je ne peux que vous souhaiter du courage et de la force dans vos épreuves et puis peut-être aussi de vous souvenir de vous 10 ans en arrière, est-ce que vous ne vous trouvez pas au fond du fond un peu plus fort(e) aujourd'hui? Je sais que dans mon histoire cette façon de penser marche, je me trouve plus forte aujourd'hui qu'il y a même 3 ans, assurément qu'il y a 10 ans en arrière