L' association Face à l'inceste salue l'initiative de Psychologies magazine et s'associe à la pétition Enfants victimes de violences sexuelles: il est urgent d'agir déjà signée par 16.000 personnes au moment où nous écrivons cet article.
Le magazine Psychologies consacre un dossier de son numéro de décembre aux violences sexuelles subies par les enfants (viol et inceste), notamment:
- - Pourquoi nous fermons les yeux
- - Pourquoi les victimes se taisent
- - Comment fonctionne la mémoire traumatique (voir aussi le dossier de Face à l'inceste : Calculer mon score ACE)
Ces articles recoupent (et parfois citent) les études scientifiques et les deux mille témoignages publiés par Face à l'inceste . Oui, la grande majorité des violences sexuelles sur mineurs sont commis par des membres de la famille ou des proches (75% selon le SNATED, 119). Oui, les familles choisissent souvent de protéger l'agresseur plutôt que la victime (dans 84% des cas selon une enquête de Face à l'inceste auprès de 131 survivants). Oui, l'inceste a des conséquences graves sur la santé et l'espérance de vie des survivants. Oui, la réponse des pouvoirs publics à ce défi majeur pour la santé publique est très insuffisante.
5 mesures concrètes
Aussi, nous soutenons les cinq mesures concrètes réclamées par les signataires de cette pétition :
1. Abroger le délai de prescription des délits et crimes sexuels sur mineurs. (lire notre plaidoyer pour l'abolition à ce sujet).
2. Assurer la confidentialité et l’entière protection des personnes qui signalent aux autorités des suspicions de violences sexuelles sur les enfants.
3. En cas de signalement, donner la priorité absolue à la protection des enfants en permettant aux autorités saisies d’éloigner les agresseurs présumés.
4. Créer, sur tout le territoire, des structures de santé pluridisciplinaires, proposant aux survivants de violences, à leurs proches et aux personnes témoins des soins gratuits dispensés par des professionnels formés en psychotraumatologie.
5. Lancer une grande campagne annuelle d’information du public, et financer des actions de formation des professionnels dans tous les lieux publics et privés recevant des enfants : cabinets médicaux, crèches, écoles, collèges, lycées, centres sportifs, colonies de vacances, etc.
Les mesures 2 à 5 recoupent nos 20 propositions pour un plan "inceste" gouvernemental. Quant à la première, Face à l'inceste a été fondée il y a 16 ans pour combattre le délai de prescription et le déni de justice qu'il entraîne pour les victimes d'inceste. Avec d'autres associations, nous nous sommes battus pour obtenir la ré-inscription de l'inceste dans le code pénal et l'allongement de 10 à 20 ans du délai de prescription en 2004.
Les pouvoirs publics doivent enfin prendre conscience de l'ampleur du problème et agir pour protéger nos enfants ! Les violences sexuelles sur mineurs sont un fléau de santé publique.