L
Lallie
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83
33
Bonjour, ça faisait longtemps que je n'étais pas venue ici, 5 ans...
Mais aujourd'hui j'en ai le plus grand besoin.
Cela fait des années que je suis en thérapie. Depuis 1 an tout a changé à cause de circonstances tragiques (maladie puis décès de mon psychiatre) J'ai été prise en charge par une des trop rares thérapeutes formés en psychotraumatologie, les méthodes de traitements des victimes sont radicalement en train de changer, différentes de tout ce que j'ai connu. Et ma thérapeute est une personne vraiment exceptionnelle en tout points, avec une personnalité hors du commun. Je n'avais jamais progressé aussi vite, aussi fort, aussi profondément. Pour la première fois je crois être engagée, et correctement accompagnée, sur le chemin de la libération.
Mais voilà... se libérer de 36 années sous emprise (je n'ai pas encore réussi la ''mission'' indispensable de couper les ponts avec mes géniteurs, j'essaie :blink: ) c'est un chemin difficile.
Ca fait plus d'un mois j'ai entamé un processus pour débloquer une très violente névralgie cervico-brachiale droite, irradiante sur le foie et le diaphragme qui durait depuis 4 mois, et s'était aggravée au point d'une quasi impossibilité d'utiliser mon bras. J'ai de très nombreux problèmes de santé, mais pour une fois, je savais et sentais que la source de ces troubles n'était PAS somatique, ça n'avait pas commencé n'importe quand, et je n'avais pas mal n'importe où. J'ai pris mon courage à pleine mains pour creuser, comprendre les messages que disaient ces douleurs, ça m'a pris bien 15 jours mais j'ai libéré lentement tous les blocages, découvrant à chaque palier des traumatismes de plus en plus profonds, de plus en plus graves...et anciens Et un soir,d'un seul coup mon bras s'est débloqué. J'ai retrouvé tous mes mouvements et le reste s'est envolé avec un peu plus de temps.
Mais en faisant ce travail...j'ai creusé vraiment très profond, et j'ai libéré le mouvement de moi-même qui a résisté à toutes ces horreurs, qui m'a permis survivre. Et ce mouvement, qui a la force d'un trsunami, d'un volcan, je ne peux plus l'arrêter. Je VEUX SORTIR, c'est fini de subir, j'en ai assez, je veux VIVRE.
J'éprouve un besoin contraire à tout ce que j'ai eu quand je souffre trop: besoin de parler, partager je voudrais crier au monde entier...et que l'on m'entende. J'ai tant crié et personne n'est venu à mon secours
J'ai utilisé un vieux outil de libération oublié: l'écriture, parce que c'est tellement délicat ce que je rencontre que c'est difficile de mettre des mots sur mes souffrances. J'ai réussi à faire un bout du chemin samedi, après des évitement car je ne VEUX PAS aller là... mais il le faut... je ne peux plus reculer.
J'aimerais partager ce bout de ma souffrance. Les émotions remuées, ces terribles choses que j'ose enfin affronter, ça me rend malaaaaaaade: vertiges, envies violentes de vomir, troubles de la vision, gastrite, coliques intestinales. ET le plus difficile à supporter: des fortes crampes spasmodiques bassin et perinée... Vous comprendrez quand vous aurez lu...
Les expression ''ça prends au tripes'' et ''c'est viscéral'' s'appliquent tout à fait
Attention ça déménage.... purée que j'ai maaaaaaaaaaaallll
Mais aujourd'hui j'en ai le plus grand besoin.
Cela fait des années que je suis en thérapie. Depuis 1 an tout a changé à cause de circonstances tragiques (maladie puis décès de mon psychiatre) J'ai été prise en charge par une des trop rares thérapeutes formés en psychotraumatologie, les méthodes de traitements des victimes sont radicalement en train de changer, différentes de tout ce que j'ai connu. Et ma thérapeute est une personne vraiment exceptionnelle en tout points, avec une personnalité hors du commun. Je n'avais jamais progressé aussi vite, aussi fort, aussi profondément. Pour la première fois je crois être engagée, et correctement accompagnée, sur le chemin de la libération.
Mais voilà... se libérer de 36 années sous emprise (je n'ai pas encore réussi la ''mission'' indispensable de couper les ponts avec mes géniteurs, j'essaie :blink: ) c'est un chemin difficile.
Ca fait plus d'un mois j'ai entamé un processus pour débloquer une très violente névralgie cervico-brachiale droite, irradiante sur le foie et le diaphragme qui durait depuis 4 mois, et s'était aggravée au point d'une quasi impossibilité d'utiliser mon bras. J'ai de très nombreux problèmes de santé, mais pour une fois, je savais et sentais que la source de ces troubles n'était PAS somatique, ça n'avait pas commencé n'importe quand, et je n'avais pas mal n'importe où. J'ai pris mon courage à pleine mains pour creuser, comprendre les messages que disaient ces douleurs, ça m'a pris bien 15 jours mais j'ai libéré lentement tous les blocages, découvrant à chaque palier des traumatismes de plus en plus profonds, de plus en plus graves...et anciens Et un soir,d'un seul coup mon bras s'est débloqué. J'ai retrouvé tous mes mouvements et le reste s'est envolé avec un peu plus de temps.
Mais en faisant ce travail...j'ai creusé vraiment très profond, et j'ai libéré le mouvement de moi-même qui a résisté à toutes ces horreurs, qui m'a permis survivre. Et ce mouvement, qui a la force d'un trsunami, d'un volcan, je ne peux plus l'arrêter. Je VEUX SORTIR, c'est fini de subir, j'en ai assez, je veux VIVRE.
J'éprouve un besoin contraire à tout ce que j'ai eu quand je souffre trop: besoin de parler, partager je voudrais crier au monde entier...et que l'on m'entende. J'ai tant crié et personne n'est venu à mon secours
J'ai utilisé un vieux outil de libération oublié: l'écriture, parce que c'est tellement délicat ce que je rencontre que c'est difficile de mettre des mots sur mes souffrances. J'ai réussi à faire un bout du chemin samedi, après des évitement car je ne VEUX PAS aller là... mais il le faut... je ne peux plus reculer.
J'aimerais partager ce bout de ma souffrance. Les émotions remuées, ces terribles choses que j'ose enfin affronter, ça me rend malaaaaaaade: vertiges, envies violentes de vomir, troubles de la vision, gastrite, coliques intestinales. ET le plus difficile à supporter: des fortes crampes spasmodiques bassin et perinée... Vous comprendrez quand vous aurez lu...
Les expression ''ça prends au tripes'' et ''c'est viscéral'' s'appliquent tout à fait
Attention ça déménage.... purée que j'ai maaaaaaaaaaaallll
J’ai tant, tant et tant de choses à essayer de déposer, lâcher, et- pour la première fois de ma vie, l’écriture ne suffit pas, j’ai besoin de parler, parler parler, je me suis tue sur bien trop de choses pendant 36 ans. Je suis en train de me noyer de souffrance de suffoquer, ça atteint des niveaux ou j’ai des tentations très puissantes de me faire du mal, comme si en faisant cela je pouvais crever un abcès, ou crier à pleins poumons ma douleur insupportable. C’est insensé puisque, même si c’est plus que des bien mauvais souvenirs, c’est justement eux qui génèrent autant de réactions de violence. J’ai aussi constamment envie de vomir, et serais tentée- moi qui n’ai jamais eu ces problèmes, de me gaver de nourriture pour aller jusqu’à en vomir, pour libérer, sortir cet écoeurement massif, expulser le mal hors de moi. Ca aussi c’est insensé, parce que je reproduirais des violences subies en faisant ça. Pourquoi diable pourquoi pourquoi pourquoi. A quoi ça me servirait ? Qu’est-ce que ça donnerait comme message ?
Le vomissement y’a pas photo, mon vécu, mes émotions ravalées ont de quoi faire largement vomir tripes et boyaux jusqu’à n’en plus finir… De là à avoir carrément envie de les provoquer ça… c’est pas compréhensible et même j’arrive parfois à me dire c’est inadmissible… mais puis-je contrôler encore longtemps je ne sais pas… j’ai tant besoin de libérer ce qui m’étouffe !!!!
Les envies de scarifications…. Y’a tant de colère et de violence en moi, je suis complètement terrorisée de m’en savoir capable. Je n’en suis de loin pas à ma première crise de débordement d’émotions mais celle-là elle est très particulière, je le sens profondément. Après tant d’années en thérapie, j’ai enfin réussi à libérer quelque chose de très très profond en moi et c’est comme avoir foré sur une faille sismique: ça provoque geysers et éruptions à tout va, tout ce qui a été contenu, enfermé, muré dans des années et des années de silence pousse très fort ou jaillit violement , je peux plus l’arrêter, ça veut sortit, ça doit sortir, il faut que tout cette souffrance s’arrête, il faut que je cesse de me faire du mal, il faut que je brise toutes ces années de silence, que je puisse enfin exprimer les choses. Si j’y suis arrivée au début du patient travail de déblocage, maintenant la force du mouvement qui veut se libérer est débordante, je n’arrive quasi pas à gérer, c’est trop puissant. J’ai l’intégralité…enfin ….(ou peut-être pas encore) de toutes les choses ignobles que j’ai subies, encaissées, enfermées- et pour cause, à multiples tours pendant des années…pour survivre… maintenant que j’ai libéré des profonds blocages, c’est le volcan qui rugit.
Avant, j’avais des fragments de souvenirs, un par ci un par là, ça me faisait tout autant souffrir, je me noyais dans les flashbacks, j’ai déjà eu posté des morceaux de souffrance dans des forums sur le web….Mais c’était plus facile à gérer. Aujourd’hui….j’ai le puzzle qui se réunit…je sais bien que c’est ce que je recherchais, ce que je travaille avec acharnement mais c’est juste….. INNOMMABLE. Si je le pouvais j’écrirais durant des heures, déposer une par une toutes ces choses qui me submergent, toutes toute toutes. Ca me rend effroyablement malade. Mais je ne crois pas possible que je puisse tout mettre en une fois. Il faudrait un roman, et ça serait trop sordide.
Le tout dernier évènement en date venu secouer ce qui déjà remuait très fort c’était un des rarissimes appels de mon frère (on a presque 10 ans d’écart), je ne l’ai pas revu depuis des mois, Là en l’occurrence c’est parce que je recherchais ma nièce….qui va fêter ses 18 ans… et cet évènement me ramène à des choses intolérables.
Quand ma nièce est née ça a provoqué un débordement d’émotions et de souffrances tous plus effroyables les uns que les autres. J’avais 18 ans… J’ai terriblement terriblement honte de l’avouer mais les premiers sentiments très forts que j’ai éprouvés pour elle sont de la peur/panique… et de la jalousie. A cette époque je ne comprenais pas ma terreur. Ce tout petit être, je pouvais plus ou moins la regarder, mais je flippais comme une dératée quand on voulait me la mettre dans les bras. Je n’osais pas refuse mais c’était trop dur trop fort,…et la petite se mettait presque tout de suite à pleurer, je sais aujourd’hui qu’elle ressentait intensément mes émotions et que ma peur se transmettait. Pauvre puce, je ne t’ai pas donné l’immense tendresse que j’aurais dû avoir pour toi, je suis tellement désolée. Et puis cela ravivait avec une force inouïe mes propres difficultés d’assumer mon identité féminine…je suis soft quand je dis ça, je haissais violemment mon corps. Et la naissance de ma nièce, coïncidence ou réveil de traumas profonds, mon corps s’est mis à dérailler à tout va. La rage devenait carrément haine, une haine orientée sur mon corps, mais pas du tout sur tout le corps, seulement ce qui me donnerait une identité complète, sexualisée. Je ne crois pas avoir jamais pu l’accepter, en tout cas dès que j’ai émergé et me suis trouvée dans le corps d’une ado, j’ai jamais, jamais supporté mon identité, j’ai systématiquement eu des accès de violences autodestructrices quand la nature se manifestait- et j’avais la malchance d’avoir des troubles très violents qui ont trouvé explication médicale des années plus tard, je me scarifiais. Jamais je n’ai eu la possibilité ni même la présence d’esprit d’essayer un peu de réfléchir au pourquoi, pas tant que j’étais plongée dedans…
Je n’arrive pas du tout à départager ce qui m’appartient à moi, comme haine viscérale de ce corps feminin, de ce qui m’a été inculqué dans la multitude de maltraitances, faites, dites et non dites, et la plus grande multitude encore d’attitudes contradictoires seulement par le fait que j’ai eu le malheur de naître fille…
J’avais oublié, grâce surtout à un traitement de progestatifs supprimant entièrement les manifestations physiologiques, cette partie-là de moi, enfouie très soigneusement et enfermée le plus loin possible. Mais….voilà que des événements viennent me bousculer violemment, et certainement aussi l’avancée de mon parcours de libération, ma nièce fête ses 18 ans…et me voilà replongée violemment dans tout ce que son arrivée au monde m’a fait vivre, et aujourd’hui me revoilà confrontée à ….je ne sais pas comment appeler ça les mots s’échappent au profit d’une réaction de répulsion violente. C’est difficile de mettre des mots et pourtant je sens que ça serait important que j’y arrive, que je puisse trouver des pistes, des mots même violentissimes ne me blesseraient pas
Les bébés provoquent tous chez moi une peur viscérale, une appréhension jusque dans le tréfonds de moi-même et une douleur tellement profondément intense qu’il m’est encore aujourd’hui difficile de voir un bébé entre les mains d’un adulte. Et comme cela arrive tous les jours… Je fais désormais souvent l’effort de ne plus détourner le regard, au contraire, quand la poussette passe tout près je jette un œil, je me penche parfois carrément sur le petit, et…je ressens… un immense élan de tendresse….et une immense immense douleur. Si le bébé est dans les bras d’une personne, là aussi j’essaie de regarder même si ça me fait mal, horriblement mal…. De voir des adultes avec des gestes, des mots, des attitudes pleines de douceur et de diligence pour ces petits êtres, je regarde tout ça et souvent je suis au bord des larmes partagée entre élan de tendresse et….réveil d’une souffrance insondable, qui n’a pas de mot. Et invariablement je me demande, partagée entre les larmes, l’incompréhension et la colère : mais comment peut- on faire du mal à un si adorable petit être, à un enfant ????
Parce que ma souffrance à moi, c’est que je n’ai pas été accueillie avec un bonheur fantastique qui, paraît-il rend presque ivre de joie les parents, non moi c’était différent. Mitigé est un faible mot, je dirais complètement partagé entre une haine viscérale et…je ne sais trop quoi, mais en aucun cas de l’amour dans le cerveau complètement dérangé du monstre qui m’a mise au monde….et d’ailleurs même avant ma naissance c’était comme ça. Ce n’est pas des spéculations que le fœtus ressent les ressentis de la personne qui le porte. J’ai ressenti bien avant mon arrivée que je n’étais, d’une part nullement attendue car je suis arrivée presque 10 ans après mon frère, mais je n’étais absolument pas la bienvenue. Mais, hélas…chez des catholiques pratiquants, et il y a 36 ans, l’avortement était- et reste un péché… donc ils ne me désiraient pas du tout mais ils n’avaient ‘’pas le choix’’
Et le must: à ma naissance LA pire surprise: j’étais une fille. Aie. Ma génitrice supportait déjà mal un garçon… une fille c’était le sommet de l’horreur. Un psy dirait sûrement que ça devait la renvoyer à ses propres troubles d’assumer sa féminité….et à ses propre vie difficile….La bonne affaire, qu’est-ce que j’étais responsable de tout ça moi ???
Mais elle, elle m’a rendue responsable de tout.
Dès mon arrivée, j’ai cumulé les expériences d’une génitrice qui simultanément ou successivement (elle pouvait virer d’humeur en un quart de seconde) détestait son enfant au point de lui faire subir des atrocités et tortures physiques et psychologiques, désirant le tuer et en faisant des tentatives….mais n’allant jamais jusqu’au bout de ses actes parce la réalité implacable, sordide, tout récemment découverte, c’est que un enfant mort, on ne pouvait plus ‘’jouer’’ avec… Et puis elle avait ses moments de… je ne dirais pas amour, je ne sais pas comment je peux appeler cela. Je la vois comme ces petites filles qui reçoivent une poupée pour leur anniversaire. Elles peuvent la choyer, la câliner, la bercer, l’habiller comme une princesse pour qu’elle soit la plus belle, la montrer à tout le monde avec fierté… et à d’autres moments elles la taperont de toutes leurs forces, elles lui hurleront dessus toute leur rage et un tas d’ignobles mots, elles la traineront par les cheveux, elles la jetteront dans une malle pour ne plus la voir et l’oublieront… bref…tout le monde a du voir ceux des petites filles jouer avec leur poupée. Et pour moi eh bien….c’était comme ça.
Je me suis complètement égarée là…. Je parlais de ma nièce… voilé une part infime des souffrances profondes que sa naissance a réveillées. ET j’ai été aveugle, je le regrette tellement et profondément, la jalousie m’a embarquée, je voyais ( je ne sais comment j’ai pu croire naïvement) que ma génitrice éprouvait de l’amour véritable pour cette petite, elle ne cessait de l’appeler ‘’ma petite fille chérie’’, même à mon âge aujourd’hui c’est exactement par ces termes qu’elle m’appelle, imaginez la confusion… et je me disais que ce bébé prenait la place que j’aurais tant voulu avoir…elle recevait ce que je n’ai jamais reçu, je trouvais ça ignoble, injuste, j’avais envie de hurler é ma génitrice pourquoi MOI qui suis VRAIMENT sa fille elle ne m’aimait pas…
Aujourd’hui je retrouve ces souvenirs et je constate que ma nièce était traitée exactement comme moi…sauf qu’elle n’était pas suffisamment longtemps- et heureusement- en contact avec ma génitrice pour passer de la poupée adorée que l’on berce et on montre fièrement a tout le monde à celle dont on ne veut plus qu’il faut ranger dans un placard sur laquelle on passe ses rages les plus noires…