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Isadora
Inscrit il y a 8 ans / Actif / Membre
Publié le 20.06.2016 13:12
Arnold Van Gennep est un ethnologue et folkloriste né en 1873 et mort en 1957.
Le livre auquel je fais référence c'est les Rites de passage 1909. Une bible sur ce sujet.
De ce que je peux dire , au vue de mes connaissances, il y a deux grandes catégories: les mythes expliquent le pourquoi du monde et les contes le comment du monde. Les Rites régissent ce comment du monde. Ils mettent en oeuvre l'organisation des sociétés traditionnelles. Organisation qu'elles mettent en oeuvre parce qu'elles veulent survivre, pas folle la guêpe.
Donc Van Gennep mais aussi Brailoiu, ont archétypé les processus des rites de passages: en trois processus:
- la séparation (rites de séparation) conduire à l'orée d'un bois, prendre un repas etc..... qui sépare l'individu de son groupe de départ
====) ici, par extrapolation et par exemple, reconnaitre l'inceste qui fait quitter le groupe des noms-incestués
- la marge (les rites de marge) zone de tous les dangers où l'on peut perdre l'individu et il va on sait pas où et ça la société traditionnelle elle n'aime pas du tout, un gars paumé on sait pas où ça fait désordre.. :blink:
====) ici, par extrapolation et par exemple, ne plus savoir qui on est, où on va, pbs identitaires , le danger étant d'arriver nul part.
===) le cas des migrants par exemple, cas d'école de états de marge ("je suis parti et je ne suis jamais arrivé")
- l'agrégation (les rites d'agrégation) repas fête rencontre ou autre, qui permettent l'installation du nouvel arrivant. en donnant LES SIGNES DE RECONNAISSANCE (Camus, le malentendu)
====) ici, par extrapolation, et par exemple, l'arrivée à AIVI. QUI EST EVIDEMMENT UN RITE D'AGREGATION (en payant une adhésion, en disant que l'on est survivant ou pas ===) signes de reconnaissance), par exemple) .
La société aime pas du tout, mais alors pas du tout, l'individualité. Le fonctionnement c'est pour le bonheur du groupe , pas pour celui de l'individu. A bon entendeur, salut :laugh:
Certains individus errent toute leur vie dans ces états de marge sans jamais trouvé le port d'ancrage.
Pour l'inceste , qui est le tabou ultime des sociétés, je crois que nous sommes davantage sur ce schéma que sur celui freudien, la mère toujours la mère, encore la mère.... Lire Freud en écoutant l'air de Don José de Carmen, "ma mère oui je la vois, oui je revois mon doux village", :evil:
Il y a aussi un très beau livre de Baudry la place des morts qui montre combien nos sociétés désacralisées sont totalement dépassées lorsqu'il faut faire face au sacré, c'est à dire au terrifiant, et au tabou.
Appliqué à l'inceste , le tabou des tabous, notre société semble totalement dépassée. On ne traite ni les bourreaux, ni les incestués. Pas de surprise donc, que tout le monde se sente perdu. Le tabou des tabous , ingérable pour notre société? D'où l'importance cruciale, de l'AIVI, qui fait office de pionnier, de défricheur, la flamme d'une chandelle! .
Quelle chance est la nôtre.