Yan
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Publié le 22.07.2016 23:19
Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous avons appris à nous connaitre progressivement, à nous apprécier tendrement, à nous aimer entièrement, à faire l'amour génialement, à jouir tout simplement. La vie fût douce et belle. Nous étions deux, toi et moi. Après trois ans, il est arrivé soudainement et a bouleversé notre vie. Son nom, inceste. Alors, notre sexualité a chancelé mais notre couple a tenu bon. Nous avons continué à nous aimer, à nous soutenir, à vivre pour de bon. Était il possible de rencontrer quelqu'un comme toi? Si belle, si forte et finalement si fragile. Nous avons partagé notre gout pour des musiques différentes, pour des livres différents. Nous nous sommes fait découvrir tant de choses. De temps à autre, tu sombrais et je ne savais quoi faire. Mais je suis toujours resté prêt de toi et tu es toujours resté prêt de moi. Pas d'enfant. L'un et l'autre nous n’en souhaitions pas, pour des raisons différentes.Je t'ai toujours dit que s'il y avait un accident, je l'assumerais. Toi, cela t’aurifiait, t'inquiétait. Combien de tests as tu fais pensant que... J’étais là pour toi et toi pour moi. Toi si petite et si grande à la fois. Nous partagions le même gout pour les vacances. Tranquilles, au bord de la Mer ou dans le Jura, avec une caisse de livre à dévorer, de bons vins à gouter, de bon restau à savourer. Inceste était toujours là, il te rongeait doucement mais tu lui résistais. il y avait tous mes amis qui sont devenus les tiens. Tu en avais si peu. Il y avait les fêtes folles où nous dansions et toujours nous nous trouvions. Mais inceste te rongeait. Tu as tenter une première thérapie... La seconde devait être la bonne, je le pensais, j'étais content qu'enfin quelqu'un puisse t'aider. Tu as commencer à changer, à vivre un peu plus pour toi. C'était nécessaire. Tu te construisais, en tout cas je l'espérais, je le souhaitais, qu'enfin tu te libères, que tu vives et qu'inceste te lâche progressivement. Il y a eu ma maladie, terrible pour moi horrible pour toi à un moment où tu n'avais pas besoin de cela, ou j'aurais du être plus présent pour toi. Puis tu as sombré pour de bon. Cette thérapie, tu disais qu'elle t'aidais, mais tu sombrais un peu plus chaque jour. Tu m'as secoué, engueulé, houspillé. Je n'ai rien compris, sonné par chaque parole. Et cela s'intensifiait, je n'avais plus de répit. Il y a eu le décès de notre collègue. Choc immense pour toi. là, quelque chose c'est passé. Je n'ai pas compris. Tu m'as rejeté sexuellement, mais finalement j'avais une certaine habitude et compréhension. Enfin, tu as parlé à ta mère. Tu craignais ce moment. Je t'ai accompagné, attendu pas loin, suis revenu te cherché et nous nous sommes évadés. Je pensais qu'après, tu te sentirais apaisée. Ce fût de courte durée. Tu as explosé, me rejetant un peu plus chaque jour, rejetant nos amis proches si bons avec nous. Tu pleurais le soir, tu buvais trop. Je ne parvenais plus à t'aider. J'ai trouvé l'AIVI. J'ai espéré que cela t'aiderait. Nous sommes aller ensemble à un groupe de parole. Ce fût terriblement difficile pour moi. L'émotion, le désespoir, l'espoir, le regard des autres et cette soirée, juste après où nous avons discuter jusqu'à minuit avec d'autres survivantes. Tu t'es effondrée en sortant, tu as explosé dans la voiture. J'étais démunis, je prenais tes paroles et je sombrais moi aussi. Ma thérapie ne m'a finalement pas aidé. Les médicaments non plus. Je t'ai proposé que tu prennes un appartement, tu as dis que c’était trop tard, je t'ai proposé la thérapie de couple que tu voulais, mais c'était trop tard. J'ai sombré. Mes parents mon sauvé en m'enlevant en Bretagne. 10 jours pour refaire surface. J'aurais souhaité te détester, mais non, je t'aime, je t'aime toujours. Et ça a recommencé. Des reproches, des reproches, tes attentes que je ne comprenais pas. Et il a fallut que ce soit moi qui te pousse pour te demander ce que tu souhaitais. Vendre la maison, ta maison, celle que tu voulais, "le paradis sur terre", l'endroit auquel tu pensais ne pas avoir le droit, trop beau pour toi, petit bout de femme toute cassée à l'intérieur. Vendre la maison, pour cette quatrième vie? et bien non, de moi, tu ne veux plus. Il a fallut que je te l'arrache. De moi tu ne veux plus. TA vie est ailleurs. Depuis longtemps tu me fuis, à Paris. Qui y a t-il là bas. Tu me laisses seule avec le chat, les moutons, les abeilles et tes fleures que tu aimais tant, ton potager que tu as délaissé. Et moi, et moi tu m'abandonnes. Oui, avant hier, j'ai fini par te l'arracher. Il faut que tu me quittes. Tu ne t envisages plus avec moi. Tu m'as abandonné le 7, pour mon anniversaire. Tu m'abandonnes définitivement le 20. Je suis seul. Je suis perdu. je suis toujours amoureux de toi. Toujours. Tant de belle chose en toi. Trop difficile de te laisser partir comme ça. Et pourtant tu as fais ton choix. Saloperie de thérapie. Saloperie d'inceste. Une lame de fond qui broie tout. Je suis broyé. Ce soir, je suis seul pour longtemps. 18 ans. Plein de photos, de souvenirs, ton sourire. Nos corps ne se toucherons plus avant de nous endormir, nous en avions besoin pour nous sentir bien. Tu es parti depuis longtemps mais tu n'as pas voulu me le dire. Ce soir, je suis en pleur, une fois de plus. Je meure ce soir. J'aimerai mourir. Je te l'ai dis, dehors assis sur le grès, j'espère que tu rencontreras quelqu'un de bien. Quelqu'un qui te respectera. Mais je te l'ai dis aussi, surement égoïstement, personne ne t'aimera comme je t'aime encore. Car je t'aime encore.
A vous, victimes, puissiez-vous trouver la paix intérieur, puisse l'inceste vous ménager et vous laisser libre, libre d'aimer.
Je suis mort ce soir, je suis seul pour longtemps.
Yan