Echanges avec les non survivants

faut il cacher l’inceste au reste de la famille ?

H
Hoa
Inscrit il y a 8 ans / Débutant / Membre
51
171
Bonjour,
Premier post pour moi après de longues années d'hésitation.

Je voudrais savoir ce que vous pensiez du fait de parler ou non de l'inceste dans l’entourage proche ?

Pour ma part je pense que le fait de dire à la famille ce qu’il s’est passé, est libérateur car soulage d’un poids. Cela permet aussi à l’entourage de comprendre les changements de comportement qu’on a pu avoir et ne plus avoir honte de son passé et l’assumer pleinement.

Ma mère me contraint à cacher à tout le monde ce qu’il s’est passé dans ma famille. Elle pense que ça permet d’avancer de ne pas dire. Or ne pas dire (à l’entourage proche) ça me fait du mal je me sens incomprise et honteuse. La personne responsable de cette situation quand à elle n’a aucune honte lors des repas de famille.

Quel est votre point de vue ?
50 messages
H
Hoa
Inscrit il y a 8 ans / Débutant / Membre
Publié le 16.05.2018 10:21
Ps: je rêve de faire comme toi, faire une profession auprès d’Une association de victime comme AIVI, devenir juriste Plus précisément.
H
Hoa
Inscrit il y a 8 ans / Débutant / Membre
Publié le 16.05.2018 10:31
C’est vraiment une chance d’avoir trouvé du soutien dans ta famille, j’ai aussi trouvé du soutien auprès de Ma grand mère il y’a un an quand je lui ai révélé ce qu’il m’étais arrivée, et j’ai retrouvé la relation fusionnelle que javais avec elle lorsque j’étais enfant. Malheureusement elle est décédée quelques mois après suite à une opération.

Depuis je révèle les faits aux autres membres de ma famille un à un, dans l’espoir de retrouver la complicité perdue avec eux au moment où je subissais l’inceste. Ce n’est pas facile, ils reagissent plutôt bien, mais j’ai quand même l’impression d’être jugée.. Je pense que je vais m’arrêter un peu, et je continuerai de révéler un à un aux membres de ma famille quand je me sentirai plus forte pour ça.

Oui effectivement il y’en avait quelques unes : notamment quand je subissais l’inceste je l’ai dis à ma mère, et elle a finit pas résumer ça part « ton frère vient t’embêter la nuit » j’avais pourtant été clair sur le caractère sexuel de la chose et elle l’avait bien compris puisqu’elle avait été parler à mon frère et était revenue en me disant « bon j’en ai parlé à ton frère, maintenant tu n’en parles plus jamais à personne parce que sinon tu vas être séparée de moi et de tes frères » (cf le placement).
Suite à ça il a continué, je n’ai plus jamais osé en parler de peur d’être placée, ça a durée un ou deux ans et puis j’ai fais une amnésie.
C
Chrislena
Inscrit il y a 6 ans / Nouveau / Membre
Publié le 16.05.2018 10:41
Bonjour à tous

Je pense sincèrement qu'il faut en parler. Même si les conséquences seront dur.

Pour ma part j'ai décidé d'alerter ma famille afin de protéger les enfants de la famille de mon père (il a violait ma fille).

Le positif c'est que plusieurs autres victimes ont parlé et qu'on se bat pour qu'il paie pour toutes les vies brisées

Le négatif, les 3/4 de la famille sont de sont côté y compris ma mère qui ne peut pas effacé 40 ans de vie commune avec lui. C'est son choix
Moi cela m'a permis de couper les ponts avec tout le monde et je suis mieux sans eux. Et surtout ma fille n'est plus seule a porter ce poids
D
dattée
Inscrit il y a 5 ans / Nouveau / Membre
Publié le 16.05.2018 10:59
Bonjour Hoa,

Les choses se font par étape, ne t'inquiète pas, chacun a son cheminement et son propre rythme.
Pour en revenir à ce que tu disais sur le #, je pense sincèrement que les personnes qui se sont offusquées de balance ton porc sont certainement celles qui n'ont aucune compassion pour les victimes et ramènent tout à leurs petits égos blessés. C'est bien l'hopital qui se fout de la charité, c'est mon opinion.
Tu dis que tu es jeune et que tu aimerais faire une profession où tu puisses aider les personnes comme nous qui avons vécu celà, juriste précisément. Je suis également juriste J'ai un master 2 en droit public. Mais aujourd'hui mon activité principale est sophrologue, je t'envoie le lien où je présente mon engagement par messagerie privée du site aivi. Aujourd'hui pour mon engagement professionnel, mes deux compétences me servent. Quand on peut le faire, je pense que c'est important de s'engager dans ce sens, c'est ce qu'il nous manque aujourd'hui, le tabou de l'inceste est trop fort dans notre société, et nous victimes, nous sommes invisibles alors même que nous sommes 6 % de la population à être survivants, c'est inadmissible. Il n'y a pas de petites actions, il n'y a que des actions utiles. Nous pouvons tous contribuer à faire changer les choses dans notre sens, chacun à notre hauteur.C'est mon opinion et je le pense fermement. Sur ce, je te souhaite une bonne journée et à bientôt. Fanny
P
Phelenix
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre
Publié le 16.05.2018 12:14
Je n'aime pas le titre du hashtag, je le trouve haineux et très violent. Par contre, je ne vois pas où est le problème de décrire une situation, un fait bien réel. Dire 'Monsieur X a mis sa main sur mes fesses tel jour, il est mon patron.' Ben j'ai envie de dire c'est un fait alors monsieur X devrait assumer.

Je vais essayer de systématiser un traitement de l'immédiateté avec les agressions. Souvent je me fais agresser et voilà je dis rien pendant encore trop d'heures ou de jours (au moins c'est plus 20 ans pour certains faits criminels, c'est mieux. J'essaie l'humour ^^). Mais déjà je me dis que si le collègue il me sweettalk avec des petits mots bien doux, bien gentils inappropriés et que là en direct je mets le holà, ben j'aurai pas besoin de balancer sur Internet justement. C'est mon cas.

Par contre, j'accepte que ben on n'a pas toujours la ressource le jour même pour se défendre contre l'intéressé. Qu'ensuite un mot inapproprié qui tombe dessus c'est pas pareil qu'une main au fesse ou des choses plus invasives. Et que dans le cas de choses vraiment aussi invasives qu'un contact physique, je pense que c'est important de partager le fait. Je privilégierais des proches et des collègues dans ce cas.

Le problème d'Internet c'est le transfert ULTRA GIGA HYPER MEGA massif de millions d'histoires personnels sur le cas d'UNE personne. ça peut être super si ce transfert se fait dans une optique de comprendre le problème, le caractériser, le refuser désormais en proposant des actions. ça devient hyper problématique à mon sens quand on n'est pas dans ce constructif mais dans la débauche cathartique publique et collective de haine, de désespoir, en gros un post-trauma collectif qui est super choquant pendant le temps qu'il dure et ne va pas à mon sens dans le sens de la construction.

Je me dis que le mieux c'est encore de panacher: agir sur son problème perso au maximum avec des ressources locales (proches, thérapies, etc.) et puis aussi relayer l'info que voilà on a ce problème plus publiquement cette fois pour dire de fédérer les gens autour du problème dans le moitié émotionnel moitié constructif justement parce que l'autre moitié du constructif et de l'émotionnel on l'applique sur le terrain avec l'intéressé et le soutien des proches/thérapeutes/collègues. En fonction de la situation.

Enfin c'est mon avis global pour tout type de situation d'agression dans une société qui je le trouve pourrait être moins violente parfois grâce à une somme de petites choses toutes simples.
B
Betta73
Inscrit il y a 9 ans / Habitué / Membre
Publié le 08.10.2018 09:20
Nous on cache rien de ce que l'on a subit

Quand on a porter plainte ça a fait un effet bombe, la famille paternel ne veux plus nous voir (mais tamps pis on ne vit plus dans une relation toxique avec ces personnes) et la famille maternelle étaient très choquée.

Mais on a bien fait car plusieurs cousines du coté maternelle sont venue nous parlé discrètement pour avoir des conseilles car elles avaient vécus une histoire semblable.
C
Christine31300
Inscrit il y a 5 ans / Nouveau / Membre
Publié le 15.04.2019 17:09
Bonjour,
J'ai voulu préserver ma famille concernant l'inceste que j'ai subi par mon père
Puis en 2002 tout à exploser ça m'a coûté un divorce, il n'avait plus confiance en moi, je ne lui avais rien dit.
Ma famille proche, ma mère, ma sœur et mes frères, est dans le déni. Quand j'aborde le sujet #il faut laisser les morts tranquille#
Mes enfants me croient mais je ne veux pas les plomber avec mon histoire.
J'ai fait 12 ts parfois violentes #le bon dieu n'a pas voulu de vous# dixit mon psychiatre.
Heureusement que je l'ai sinon je ne serais plus de ce monde.
Je leur cache mes hospitalisations qui sont réparatrices.
Je suis seule avec mes angoisses.
Pour combler ce vide je fréquente des clubs, qui a pour effets de réactiver mes angoisses
Bises à tous
H
Hoa
Inscrit il y a 8 ans / Débutant / Membre
Publié le 16.05.2019 19:48
Les rendez vous psy, ne vous lasse pas ? Ressassez les mêmes traumatismes, tout le temps, n’est pas trop lourd ?

J’avoue que je suis en train d’exploser j’ai envie que tout le monde sache. Malheureusement le malaise que ça a installé avec ma famille fait que le soutien souhaité se transforme en ignorance. Je vois bien qu’on ose même plus me voir parce que c’est trop dur de voir la vérité en face.

Les gens sont toujours choqués par cette nouvelle et auraient préférés bébé pas le savoir j’en pense.
J’ai l’impression que la culpabilité pèse toujours du mauvais côté parce que c’est plus facile de se dire, que la victime est une personne étrange et dérangée, plutôt que de s’avouer qu’il y’a un potentiel violeur dans la famille. Le déni c’est sûrement le pire mécanisme de défense qui existe au monde.

Quoi que je fasse, les réactions en face mon font toujours penser que j’aurai pas du parler, qu’on me juge, qu’on m’en veut d’en parler ouvertement.

J’ai une amie qui se trouve dans ce même type de problématique mais du côté de la famille et de l’agresseur. Elle agit comme ma famille, sait qu’elle est de mauvaise foi au fond d’elle mais ça lui coûte trop de regarder là vérité en face. Elle a donc décidé d’affliger la pauvre victime, considérant que puisqu’elle avait eu des difficultés à l’adolescence et avait été élevée dans la violence, avait peut être chercher ce qu’il lui arrivait. LOL

Cette amie est vraiment une bonne personne, je vois bien que c’est pas pour être méchant. Mais pour la victime ce genre de comportement est dévastateur.
P
PetiteLoutre12
Inscrit il y a 5 ans / Actif / Membre
Publié le 18.05.2019 10:27
Bonjour,

je pense effectivement que voir les choses demande du courage, et que c'est finalement assez lâche et égoïste de ne pas vouloir voir les choses en face. Ils ne pensent pas à la souffrance de la victime. Je me demande comment ils peuvent se regarder dans une glace, et se dire qu'ils font les bons choix. Sans parler de ceux qui laissent leurs enfants en contact avec des agresseurs du coup...

Si c'était l'inverse et que j'étais à leur place, je ne sais pas ce que je ferais... Peut-être qu'ils ne se rendent pas compte de la souffrance énorme de la victime, peut-être qu'ils ne savent juste pas quoi faire tellement c'est énorme... Mais bon.

Pour ta question sur les rdv psy, peut-être que se lasser est le signe qu'il faut changer qqch, passer à une phase dans la thérapie ?

En tout cas, bon courage pour la famille. Moi je ne peux pas supporter qu'on nie mon vécu, c'est beaucoup trop violent, toxique et destructeur pour moi, je préfère couper les ponts.
H
Hoa
Inscrit il y a 8 ans / Débutant / Membre
Publié le 06.06.2019 17:10
Oui c’est visiblement bien trop dur. Je pense qu’il faut accepter que le déni restera..

Je vais m’éloigner doucement car je sens également que c’est toxiques et je sais qu’au fond ça ne changera pas.

Pour le psy, peut être que vous avez raison. Je suis plutôt d’avis que c’est le signe que le temps fera les choses au final.

Le forum Face à l'inceste,
c'est :

8 894 membres enregistrés
124 407 messages
Personne en ligne

Entraidons nous dans la lutte contre l’inceste !